J’aime beaucoup cette rubrique du blog qui me permet d’interviewer des parents d’horizons variés avec des parcours de vie qui ne se ressemblent pas. Leur principaux points communs, c’est la détermination à s’en sortir et l’envie d’être heureux. Ce soir, je suis contente de vous parler d’une maman qui écrit un blog où elle parle davantage de son côté femme que de son côté maman. Et j’ai envie de la soutenir en l’aidant à être davantage lue parce qu’honnêtement, des blogs de mamans surtout de mamans solos qui parlent de féminité, de rencontres, de séduction, de plaisir, de conseils beauté (rapides donc pratiques) , je n’en ai pas trouvé sur la toile.
Et si vous vous souvenez de ce qui m’a motivé à écrire ce ce blog, c’est d’aider les parents solos majoritairement des mamans solos à aller mieux mais aussi et beaucoup pour donner un autre portrait de la maman solo que celle d’une victime de la vie que suffisamment de statistiques et de médias brossent. C’est exactement ce que fait Lisa dans son blog où elle relate les chroniques d’une mère célibataire libérée. Elle a bien raison parce que je suis convaincue que notre épanouissement passe par un équilibre entre nos identités de femme et de maman. Sur mon blog, je parle beaucoup de mes pensées, mon quotidien de maman mais dans la « vraie vie », j’exprime aussi ma féminité (la danse en est un exemple) et pour moi, c’est important. Je ne suis pas qu’une maman. Je suis aussi une femme. Et je serais malheureuse si je réprimais ce côté féminin.
Je crois que beaucoup de femmes se reconnaîtront dans cette interview.
Bonjour, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Lisa, j’ai 34 ans, un petit garçon de 4 ans et demi. Je vis dans le sud de la France.
Depuis combien de temps es-tu solo ?
Depuis 2 ans et demi.
Quelle est la cause de la séparation ?
Il n’y a pas de réelle cause mais plutôt un cumul de choses qui se sont accumulées jusqu’à atteindre un point de non-retour.
Mon histoire est plutôt classique : la routine s’est installée dans notre couple, je me sentais délaissée, fatiguée, j’étais lassée de lui demander de faire des efforts (je n’en faisais plus non plus). J’ai commencé par changer de boulot, reprendre soin de moi, prendre quelques jours de congés seule pour souffler. Je me suis aperçue que je n’étais plus heureuse, que je n’avais plus de sentiments.
Puis, un soir il y a eu une dispute (anodine mais de trop). J’ai eu comme un déclic (une petite voix intérieure me disait « si tu ne le fais pas maintenant, tu en reprends pour 10 ans). Je lui ai dit que je voulais que l’on se sépare. 3 semaines plus tard il déménageait. Quand il est parti, j’ai été triste sans être dévastée, j’ai réalisé que j’avais inconsciemment fait le deuil de cette relation.
Je pense que lui aussi étouffait dans cette relation mais qu’il n’avait pas le courage de dire stop.
Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu es parent solo ?
Presque tout.
Pour commencer, j’ai la chance d’avoir une bonne situation professionnelle donc ma séparation n’a pas eu une grosse influence sur mon quotidien (on dit que l’argent ne fait pas tout mais cela reste un facteur assez important à prendre en compte).
Ensuite, comme je disais plus haut, j’avais déjà fait le deuil de cette relation, je me suis reprise en main : j’ai changé la couleur de mes cheveux, je me suis intéressée de plus près aux produits bios, à l’alimentation vegan. Je me suis remise au sport de façon régulière. Je commençais doucement à retrouver la fille que j’étais. Puis j’ai vu un nutritionniste qui m’a aidé à perdre les 15 kg que j’avais pris durant cette période difficile.
D’un point de vue organisation, j’ai appris à savoir gérer mes priorités. C’est mon fils et moi. Je reconnais être devenue un peu égoïste mais je ne culpabilise plus quand je dis non.
J’ai également appris à lâcher prise, à passer à autre chose quand une situation ne me convient pas ou quand quelqu’un me déçoit. J’ai compris que certains combats sont perdus d’avance, donc je ne les mène plus et je garde mon énergie pour autre chose. Ça parait simple voir utopique mais je le conseille à tout le monde, surtout aux parents solos qui ont des relations difficiles avec leur ex-conjoint. Cela vous évitera des prises de tête interminables.
Et puis il y a la liberté que nous avons les parents solos, notamment dans les rencontres. A 34 ans, je n’ai plus la pression de l’horloge biologique, je suis épanouie dans ma vie de mère et je suis totalement libérée dans ma vie de femme. Quand je me suis séparée, je pensais que je n’arriverai plus à plaire/ séduire un homme : mon corps avait changé, j’avais passé 8 ans avec la même personne, je pensais ne plus « savoir-faire ».
Et pourtant un mois après avoir parlé de ma séparation à un collègue, il se retrouvait dans mon lit et nous avons eu une relation « sexfriend » (et non exclusive) pendant presque un an. C’est d’ailleurs lui qui m’a inspiré l’article « au commencement » de mon blog (le premier). Aujourd’hui il est en couple mais nous sommes restés très amis et je lui raconte quelques-unes de mes aventures.
Que fais-tu quand tu n’as pas le moral pour te rebooster ?
En général, la fatigue est la principale cause des baisses de moral. Donc je commence par me reposer. Si cette baisse de moral arrive lorsque mon fils est avec moi, je coupe mon téléphone, je me couche très tôt (quasiment à la même heure que lui) et le lendemain après une bonne nuit de sommeil j’organise une sortie avec mon fils (parc, piscine, ballade en vélo….). A notre retour je rallume mon portable et m’occupe des tâches ménagères que j’avais laissées de côté pendant que mon fils joue tranquillement dans sa chambre.
Si cette baisse de moral arrive quand je suis seule, je fais de même : je coupe mon portable (mon ex a mon numéro de téléphone fixe en cas d’urgence), je me couche tôt, je fais une grasse matinée. Le lendemain matin je prends un petit déjeuner équilibré et je fais une bonne séance de sport. Et souvent durant ma séance de sport, j’en profite pour envoyer quelques textos pour me planifier une soirée sexy avec un ami.
Dans les deux cas, je suis reboostée à 100%.
Que dirais-tu à un parent solo qui voudrait se séparer mais a peur de le faire ?
Je dirai qu’il a raison d’avoir peur car c’est une décision difficile à prendre. Les débuts de parents solos sont difficiles et il faut être sur tous les fronts. Je pense qu’il faut environ 2 ans pour « sortir la tête de l’eau », accepter la séparation et se reconstruire. Certaines phases paraissent interminables, des tas de fois je me suis dit « je ne vais pas y arriver » et pourtant aujourd’hui je ne regrette rien.
Si vous êtes sûr que votre couple ne peut plus être sauvé ou si vous n’avez de sentiments, il ne faut pas hésiter.
Comment ton fils se porte depuis la rupture ?
Maintenant bien, même si mon fils a souvent des questions sur le fait que son père et moi ne vivons pas ensemble. Il ne comprend pas pourquoi les parents de ses copains vivent ensemble et pas les siens. Je rends le temps de lui expliquer même si ce n’est pas toujours facile. Son père ne vit pas très loin de chez moi et nous avons réussi à « instaurer une bonne entente ». En cas de coup de blues, mon fils l’appelle et en général il passe le voir une demi-heure chez moi et parfois il reste diner avec nous. Je conseille à tous les parents séparés d’essayer de faire ça. Cela ne vient pas du jour au lendemain mais c’est très bénéfique pour mon fils.
Il y a eu une période difficile l’année dernière où mon fils faisait de grosses colères, je n’avais plus d’autorité sur lui. J’étais démunie, je ne savais plus comment faire. Nous ne passions plus une journée sans cris, disputes, chaque sortie devenait difficile. J’ai vu une psychologue qui m’a beaucoup aidé et tout est rentré dans l’ordre en seulement 3 séances. Lui parler m’a fait un bien fou.
Je pense qu’il ne faut pas hésiter à se faire aider lorsque cela devient difficile.
As-tu un message à partager avec les autres parents solos ? Avec les papas solos ? Avec les mamans solos ?
La seule personne qu’il faut écouter : c’est VOUS. L’entourage veut souvent bien faire et être de bon conseil mais cela peut être parfois nuisible. Pensez à vous et à vos enfants. Ne pas hésiter à dire non.
Utiliser la carte du « non je vais pas pouvoir, je suis seul ( e ) avec le (s) enfant(s) ça va être compliqué » quand on pas envie de faire quelque chose.
Et surtout lâcher prise : vous ne pouvez pas tout gérer, donc ce n’est pas grave si votre maison n’est pas rangée ou le linge pas très bien repassé.
Est-ce que tu crois encore en l’amour ?
Bien sûr que je crois encore à l’amour, ça serai triste à 34 ans de dire que je n’y crois plus. Je pense que oui, j’aimerai de nouveau, mais je ne sais pas encore comment (ni qui d’ailleurs…). Ça arrivera bien un jour mais en attendant j’ai d’autres priorités…
Parles-nous de ton blog :pourquoi tu l’as crée ? de quels sujets, tu parles ? As-tu des anecdotes à partager ?
Cette idée me trottait dans la tête depuis longtemps. Il y a beaucoup de blogs tenus par des mamans solos dans lesquels je me retrouve tout à fait dans ma vie de mère. Mais très peu abordent l’aspect rencontres, comme si la sexualité des mères célibataires était tabou.
Je l’ai appelé compotes et capotes pour faire un parallèle entre ma vie de mère et celle de femme : selon les jours, je ne glisse pas la même chose dans mon sac avant de sortir.
Je débute juste mon blog mais je vais essayer d’aborder mon quotidien à travers mes rencontres, des conseils beauté, mon alimentation…
J’ai déjà écrit quelques articles sur mes rencontres (suivies ou pas), mes rencards foireux comme ce mec que j’ai viré de chez moi en plein ébats (je vous laisse aller voir comment) ou la fois où je me suis barrée pendant que le mec était sous la douche (article à venir).
Je donne également des conseils beauté adaptés aux mamans solos (rapide et efficace comme les multifonctions de l’huile de coco) et aussi des articles plus sexy à venir comme le massage nuru (un gel de massage très glissant pour un massage façon pornstar).
Je parle aussi de mon alimentation (bio) à tendance vegan qui fait l’objet de beaucoup de questions notamment auprès de mes collègues de boulot. En plus de donner les recettes, je raconte le contexte, les remarques qu’elles me font…( à prendre au second degré car je suis parfois un peu piquante).
Veux-tu rajouter quelque chose à cette interview ?
Je terminerai en disant que je suis une mère célibataire comme vous toutes et que si je peux le faire, vous le pouvez aussi.
Vous pouvez suivre mes aventures sur mon blog en cliquant ici ou ma page facebook en cliquant ici. Si vous avez des questions, besoin d’un conseil… n’hésitez pas et contactez-moi sur (compotesetcapotes@gmail.com).
Alexandra : merci pour cette interview, tu as été une de premières bloggeuses que j’ai lue et je me suis reconnue dans beaucoup de tes articles. J’espère que les miens t’inspireront. A très vite…
Merci beaucoup à toi Lisa pour cet échange qui nous rappelle que nous sommes des femmes d’ailleurs quand on y pense à nos âges, on a plus longtemps eu une vie de femme qu’une vie de maman.
Je vous invite à aller sur son blog et n’hésitez pas à faire des commentaires sur cette interview.