Comment faire quand l’autre parent dit du mal de vous à votre enfant ?

Comment réagir quand vous réalisez que votre co-parent vous dénigre auprès de votre enfant ?

C’est une question qui m’est fréquemment posée car malheureusement après une séparation ou un divorce, l’un des deux parents éprouve de la colère, de la rancoeur ou pire encore il veut faire payer à son ex-partenaire sa décision de partir.

Des parents intelligents, qui veillent au bien-être de leur enfant, savent que communiquer le plus respectueusement possible et sans intention négative de nuire est le secret pour que les enfants soient les mieux protégés des impacts d’une rupture.

Dans les règles de base pour préserver son enfant, il faut éviter de dire du mal de l’autre parent à son enfant pour 3 raisons principales :

1- L’enfant est né de l’amour et du désir de ses deux parents. Il porte en lui des qualités, des caractéristiques de sa maman et de son papa. Et donc attaquer la maman ou le papa, c’est aussi l’attaquer lui. Comme dit le dicton : « Les chiens ne font pas des chats ».  L’enfant hérite de qualités et de défauts de ses deux parents. Et donc en critiquant son père ou son mère, vous le critiquez ce qui a pour effet immédiat de le dévaloriser.  Autrement dit, si l’on adopte un raisonnement plus mathématique, un enfant, c’est 50% de chaque parent. Si un parent est critiqué, c’est la moitié de l’enfant lui-même que vous attaquez. Bien évidemment, c’est pire quand les deux parents se critiquent mutuellement puisque vous critiquez à 100% le fruit de vos amours anciens !

2-Un enfant aime naturellement ses deux parents et donc ce n’est pas du tout agréable pour lui d’entendre un parent dire du mal de l’autre. Il ne saura pas où trouver sa place et son équilibre entre deux parents qui se critiquent mutuellement. Au lieu d’essayer de l’influencer pour qu’il ait une vision négative de l’autre parent, il faut lui laisser se construire ses propres opinions. 

3-Un enfant va être perturbé par deux parents qui se contredisent. Prenons par exemple, le cas de la pension alimentaire, l’un des parents se plaint auprès de l’enfant en disant qu’il reçoit une faible pension alimentaire parce que l’autre parent dépense tout son argent en dépenses inutiles et superflues. L’autre parent va se défendre de cette accusation en argumentant. L’enfant sera pris entre les deux versions de la situation. Pourquoi le perturber avec les contradictions et les mensonges des parents ? En faisant cela, les parents cassent la capacité de l’enfant à faire confiance en l’autre. Au lieu de devenir un adulte qui a confiance en lui et qui la donne facilement aux autres, l’enfant devient un adulte méfiant qui ne construit pas de lien de confiance et d’entraide mais qui se débrouille seul voire s’isole et se referme sur lui.  

Dans la réalité, après une séparation ou un divorce, l’un des parents, le père ou la mère peut vouloir se venger de l’autre parent ou obtenir plus d’amour de son enfant en le critiquant ouvertement devant l’enfant.

Voilà le genre de remarques négatives que peut entendre un enfant qui, à la base, n’a rien demandé :

  • C’est la faute de ton père si je suis malheureuse ! Il est très méchant avec moi.
  • Ton père ne t’aime pas, il ne s’occupe pas bien de toi. Tu n’as pas besoin de ton père.
  • Tu n’es pas important pour ton père. Il préfère sa nouvelle copine et tu ne dois pas l’aimer car elle a volé ton papa.
  • Ton père n’est pas un bon père. Il ne fait rien pour toi.

Bien évidemment, j’aurais pu écrire :

  •  C’est la faute de ta mère si je suis malheureux ! Elle est très méchante avec moi.  

Et mettre partout (dans tous les mensonges) mère à la place de père puisque la malveillance envers l’enfant s’applique aux deux sexes masculins et féminins.

La première réaction est de ne pas laisser les émotions négatives vous submerger quand vous êtes victime de dénigrement.

La maitrise de soi est indispensable pour préserver l’intérêt de l’enfant en cas de séparation.

Je sais que la réaction naturelle quand on entend son enfant répéter les termes mensongers et négatifs de l’autre parent envers soi est la colère, l’énervement, l’envie de se venger, le désir de répondre à la méchanceté gratuite par la même méchanceté. Mais répondre au mal par le mal ne résout pas le problème et surtout c’est votre enfant qui va souffrir de cette guerre entre père et mère.

Répondre à la critique par la réciproque ne fait qu’aggraver la situation.

C’est pourquoi, quand vous vous rendez compte que vous subissez une campagne de dénigrement par l’autre parent, la bonne attitude est de ne pas réagir excessivement devant votre enfant.

Voyez les choses autrement et dites-vous que votre enfant en vous parlant de ce qu’il a entendu par l’autre parent vous témoigne de sa confiance. C’est important qu’il puisse vous dire ce qui compte pour lui et que vous preniez conscience qu’il y a un problème à traiter.

Dites-vous que ce serait pire si vous n’étiez pas au courant que régulièrement ou ponctuellement l’autre parent dit du mal de vous à votre progéniture. Au moins, vous êtes au courant et vous pouvez réagir en protégeant votre enfant.

Quand votre enfant vous répète ce que son mère ou sa mère a dit de mal sur vous, restez calme (vous pourrez toujours vous défouler plus tard auprès de votre meilleure amie ou en faisant du sport) et adoptez une attitude posée et sûre de vous.

Vous ne devez pas vous sentir menacée par des remarques désobligeantes et fausses à votre égard mais y répondre de manière appropriée cad sans accorder d’importance à des paroles mensongères en les laissant vous faire du mal.

Pour cela, il y a plusieurs manières de répondre à votre enfant car s’il vous en parle, c’est aussi pour avoir votre réponse  sur ce que dit l’autre parent et que ce que vous dites est important pour lui :

  • Vous répondez à l’accusation en la ramenant à la réalité par des faits concrets et vérifiables. Par exemple, si l’autre parent vous accuse d’être un mauvais parent qui ne passe pas beaucoup de temps auprès de son enfant, rappelez à votre enfant les nombreux moments que vous passez ensemble. N’hésitez pas à parcourir les albums de photos souvenirs surtout si votre bambin est très jeune. Et si vous avez une activité professionnelle prenante, expliquez à votre fils ou votre fille que vous travaillez pour subvenir à ses besoins. Ne dites pas que l’autre parent est un gros menteur (ou pire un gros c%*#) mais précisez que les parents sont différents et qu’ils ne voient pas toujours les choses de la même manière.  Chacun a sa propre vision de la situation et en étant dans la description de faits objectifs, vous laissez l’enfant se construire sa propre opinion sur chaque parent. Soyez sûr.es qu’en gagnant en maturité, l’enfant sera conscient des vraies intentions et des vrais efforts de chaque parent. Faites-lui confiance pour cela. Nous avons tous été enfants et nous aimons naturellement les adultes qui s’occupent bien de nous.
  • Vous accordez très peu d’importance aux accusations qui vous sont portées en les minimisant ou en les banalisant. Par exemple, si votre fille vous dit : « Papa a dit que tu es une mauvaise mère, que tu ne veilles pas à notre santé, à notre éducation correctement ». Au lieu de vous justifier par des preuves, vous pouvez atténuer cette attaque en répondant : « Ton père devait être de mauvaise humeur quand il a dit ça. Je ne suis pas d’accord. » Ou une autre phrase que vous pouvez prononcer : « Quand les parents se séparent, ils sont fâchés et parfois ils disent des choses sans les penser. » Bref ne jetez pas de l’huile sur le feu mais laissez retomber. Ce sont les manipulateurs nés qui adorent discréditer l’autre parent et qui prennent du plaisir à avoir une réaction forte de l’autre parent. Ne rentrez pas dans ce jeu. N’accordez pas d’importance à ce qui n’en a pas. Restez droit.e dans votre rôle de parent.La confiance et le fermeté de ce que vous dites influence grandement votre enfant.
  • Vous expliquez à votre enfant que ses parents sont différents, que ses parents ont le droit de ne pas penser pareil et de ne pas se comporter de la même manière mais que c’est l’intention de bien faire qui compte. Ce comportement est plus facile à comprendre pour un enfant qui a plus de 7 ans. Et il est adapté aux cas où votre ex-partenaire vous critique parce que vous ne faites pas comme lui. Par exemple, il peut dire à vos enfants que vous les nourrissez mal parce que vous ne mangez pas bio ou parce que vous les emmener au mac do, vous pouvez répondre en disant que vous n’avez pas la même vision que votre ex-conjoint des intérêts alimentaires des enfants. Ce n’est pas forcément utile d’entrer dans une longue discussion où vous expliquez à vos enfants les raisons de vos choix alimentaires. Ainsi les enfants comprennent que les parents peuvent avoir des éducations différentes mais l’essentiel est qu’is réalisent que les parents seront toujours des parents qui feront de leur mieux pour eux. 

Ayez aussi en tête que ce que vous dites a autant d’impact sur l’enfant que la manière dont vous le dites. En résumé, parlez à votre enfant quand vous vous sentez zen, quand vous pouvez vous exprimer sans émotion négative et avec la posture d’une personne qui croit en ce qu’elle dit et non pas celle d’une victime catastrophée et passive devant les dires de l’autre parent.

C’est crucial de ne pas mettre l’enfant dans une situation où il joue un rôle de messager car en faisant cela il porte les colères, les reproches, les blessures de chaque parent. Ce n’est pas son rôle. Un enfant n’a pas à transmettre à chaque parent des messages négatifs de l’autre parent.

Pour lui, c’est destructeur et émotionnellement difficile.

Les problèmes d’adultes se règlent entre adultes donc quand un enfant joue le rôle de messager, réagissez de manière à casser cet engrenage. Ne vous servez donc pas de lui pour répondre aux critiques de l’autre. 

Si vous avez des difficultés dans la communication avec votre ex-partenaire ou avec vos enfants, n’hésitez pas à me solliciter pour vous conseiller dans les meilleures actions à poser pour apaiser votre quotidien familial car je serais ravie de vous aider à veiller au bien-être de votre enfant après une séparation ou un divorce.

Chaque situation familiale et monoparentale est unique et cet article ne peut prendre en compte toutes les situations familiales. Mon conseil est entièrement personnalisé et adapté à des spécificités comme votre mode de garde et l’âge de vos enfants. 

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lanouvellemamansolo

Le site de référence pour les parents en recherche d'épanouissement personnel après une séparation ou un divorce... Pour en savoir un peu plus sur moi, RV sur ma page "A propos" ;)

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