Parentalité : comment traverser la période « d’opposition » (presque) sans encombre ?

Un peu de vocabulaire…

Si je vous demande ce que vous voyez sur cette image, que me répondez-vous ? Soit un lapin, soit un canard, n’est-ce pas ? Il y a donc 2 interprétations possibles. Vous allez me dire, quel rapport avec la période d’opposition… j’y viens 

J’ai employé le mot « opposition » dans le titre et je dois vous dire que c’était uniquement pour attirer un maximum de parents  (je me suis épargnée le fameux « terrible two », parents tremblez ! ^^ )
Car oui, clairement je n’aime pas ce mot. J’aimerais vous proposer un autre angle de lecture, un peu comme cette image de lapin-canard. J’aimerai introduire cette notion de période « d’affirmation » qui me semble plus juste au regard de ce que vit l’enfant.
Le vocabulaire a toute son importance car c’est lui qui va conditionner nos pensées et donc nos comportements. Si je vous dis opposition on pense confrontation, jeu de pouvoir de gagnant- perdant. Hors, dans ces cas-là, il n’est plus questions de bienveillance malheureusement.
Changer de vocabulaire offre un angle de vision différent, un comportement différent et une prise de recul nécessaire. Dans la communication bienveillante, le vocabulaire a une place centrale. Je parlerai donc dans cet article de comment traverser cette période d’affirmation de votre enfant et de votre position en tant que guide.
Néanmoins, petit bémol, bien que cette période est dite d’affirmation, cette affirmation peut passer par de l’opposition (mais pas que). Là pour moi est la nuance…Ce qui se joue pour les enfants…
La période d’affirmation commence pour l’enfant lorsqu’il a acquis la parole, entre 18 mois et 2 anset demi environ. Vers cet âge, il commence à comprendre qu’il est un individu à part entière et non plus un prolongement de papa/maman. Il commence à comprendre qu’il a un pouvoir sur les situations qu’il vit et qu’il peut décider et s’affirmer. Il peut faire ses propres choix, différents de ceux de papa et maman.

C’est une étape de construction de l’identité nécessaire et normale et il est préférable d’être au courant de tout ça et de s’y préparer. Cette étape surgira de nouveau à l’adolescence. Pour certains enfants cela sera plus spectaculaire que pour d’autres, je pense particulièrement aux enfants qui vivent pleinement leurs émotions et les parents peuvent se sentir complètement démunis face aux tempêtes émotionnelles que peut vivre un enfant qui se confronte à la frustration par exemple.

Ce qui se joue pour les parents…
Vous commencez à me connaitre, j’aime aborder cette partie de développement personnel que je trouve nécessaire lorsqu’on s’attaque à devenir/rester bienveillant envers son enfant et donc envers soi. La remise en question permanente et en conscience est pour moi un des piliers de la bienveillance. Si toutefois vous n’étiez pas sensible à cette partie, vous pouvez tout à fait la passer 😉
Selon l’éducation que nous avons eu et comment nous l’avons vécu nous n’allons pas adopter le même comportement. Je reste persuadée que notre position a un rôle prépondérant dans la façon d’aborder cette étape. Si en face l’enfant voit que l’on répond à son besoin, il n’aura pas cette nécessité absolue de s’opposer à tout.

Dans la majorité des cas, cette période d’affirmation va passer par de l’opposition à travers le « non ». Si en tant que parent vous acceptez de jouer le jeu, cette période peut s’avérer moins compliquée que prévue. Pour prendre un exemple personnel, mes parents m’ont fait la remarque vers les 2 ans et demi de mon ainé qu’il était dans la période du « non » , personnellement je n’avais rien remarqué… Les jours suivants, j’ai essayé d’être plus attentive pour vérifier leurs dires et
effectivement je n’avais pas du tout remarqué ces quelques « non » car d’une part je trouvais normal que l’on ai pas la même vision lui et moi et d’autre part car j’essayai toujours de trouver une solution qui nous convienne. Je lui ai très tôt laissé beaucoup d’autonomie dans sa vie, assez apparemment pour que ce ne soit pas conflictuel. Je n’ai pas de mauvais souvenirs de cette période. Si je vous raconte cela ce n’est absolument pas pour vous faire culpabiliser ou me faire mousser, nous avons
tou.te.s nos facilités/habiletés sur des domaines et nous sommes tous différents. Néanmoins, notre vision de la situation aura un impact non négligeable sur la traversée de cette période.

Pour les parents dont la situation avec votre enfant est compliquée, je vais me permettre de poser ici quelques pistes, à vous de voir si ça vous parle 😉
 Travaillez sur votre confiance/estime de vous, ce « non » tonitruant peut vous ébranler : vous pouvez penser qu’il refuse votre autorité, cela peut mener à des jeux de pouvoir et à une confrontation.

A quoi cela vous renvoie ? Votre enfance ?
- Travaillez sur la notion de séparation : ce n’est plus le bébé que vous aviez dans le ventre, c’est parfois difficile de voir grandir nos enfants
 Revoyez vos priorités : est-ce vraiment si important si votre enfant a décidé de mettre le pull violet au lieu du gris ? Je vous vois rire mais certains parents peuvent avoir envie que leur enfant soit habillé selon leurs goûts et pas autrement 😉
 On lâche-prise ! 

Quelques outils du quotidien
 Favoriser les questions ouvertes (qui n’amènent pas un « oui » ou un « non ») : notion de choix limité « tu veux mettre les chaussures bleues ou les rouge ce matin ? » « c’est maman ou c’est toi qui met le manteau ? ». Cela nécessitera parfois de répéter le choix fermement s’il vous dit « non ». « Je te laisse le choix, les rouges ou les bleues. »

Apporter de l’extraordinaire dans son quotidien : plutôt que de dire « mets tes chaussures on part à l’école » qui forcément attire le fameux « non ! », proposez lui plutôt de faire comme les super-héros/héroïne et de chausser ses supers bottes qui brillent et qui font voler dans le ciel ! C’est tout de suite plus engageant  Un peu d’imagination 😉

 Rendez-le acteur au maximum de sa vie : ça aide au processus d’affirmation. Laissez-le choisir ses habits le soir par exemple en vous aidant du choix limité.

 Faites des tableaux de routine pour l’aider à se repérer ou téléchargez-en qui vous convienne : ici j’ai préféré faire le mien, j’ai cherché des dessins sur internet et je les ai agencés pour que ça corresponde à notre vie. Sinon il y a des cartes comme celles-ci que j’ai imprimées et plastifiées, on en trouve des libre de droit sur internet :

 

 

 

Prenez du recul et acceptez de lâcher prise sur ce qui n’est pas important : oui je sais plus facile à dire qu’à faire mais qui a dit que la parentalité c’était facile ? 😉  Revoir ses priorités enlève très souvent un peu de stress.

Pour conclure…

Il n’y a pas de recette miracle, chaque enfant, chaque parent est différent. Il va s’agir de tester au quotidien ce qui marche (ou pas). Certains enfants traverseront sans problème cette période, pour d’autre ce sera plus difficile. N’hésitez-pas à vous faire accompagner si cela est/devient très difficile, que ce soit par des coaches ou accompagnants parentaux, des kinésiologues, des pédopsy etc, d’autres pathologies peuvent se cacher derrière.  

A bientôt !

Emmanuelle L.

Vous pouvez me retrouver ici

Ma page Fb : coaching parental toulouse

 

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lanouvellemamansolo

Le site de référence pour les parents en recherche d'épanouissement personnel après une séparation ou un divorce... Pour en savoir un peu plus sur moi, RV sur ma page "A propos" ;)

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