Une fois n’est pas coutume, le ton de cet article diffère des autres billets de ce blog. En effet, je reçois beaucoup de messages par mail et facebook me remerciant du soutien, de la positivité que mes écrits et mes citations liées au divorce et à la séparation véhiculent.
Ca me fait vraiment très plaisir de savoir que je peux aider , partager mes valeurs, coacher ce qui sont motivés pour améliorer leur vie, transmettre mon optimisme et ma détermination à toujours progresser. Je suis passionnée par tout ce qui tourne autour du développement personnel et de la psychologie humaine. Et j’adore inventer des citations car les jolis mots balaient les maux, font sourire, rêver.
J’aime aussi poster sur ma page facebook des phrases de philosophes, artistes, personnalités qui ont le point commun d’aimer la vie et de nous faire réfléchir à la nôtre.
En résumé, je suis adepte de tout ce qui me pousse à être une meilleure version de moi-même. J’écoute beaucoup de vidéos de coach en développement personnel pour me nourrir de leurs idées, je dévore leurs sites et leurs conseils. Je lis énormément. Je suis même allée à des conférences données à Paris par des experts en relations de couple comme Alex Cormont. J’ai testé énormément de solutions pour améliorer mon bien-être comme le reiki, la sophrologie, la méditation…
Mais aujourd’hui, j’ai envie de marquer une pause sur cette recherche permanente de solutions pour aller mieux, sur cet état d’esprit positif que je cultive pour insister sur une vérité essentielle : la douleur, la tristesse, les erreurs font partie de la vie.
Dit autrement : « on ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs ».
On ne vit pas sans prendre les risques de souffrir, de blesser, de se faire blesser. Tout est expérience. Bonne ou mauvaise. La vie, c’est des hauts et des bas. On part d’en bas pour remonter. On ne peut pas tout le temps être heureuse, être au top, tout réussir.
Si j’avais envie de dire ça, c’est parce que j’ai toujours voulu, à défaut de réussir mon mariage, réussir la rupture : faire en sorte de ménager les enfants pendant la séparation , les épargner, les laisser le plus longtemps dans leur environnement habituel sans déménager, les laisser dans la même école, les sociabiliser un maximum en leur faisant rencontrer beaucoup de monde : des enfants d’amis, des enfants de voisins, de la famille, leur acheter des jouets pour leur faire plaisir, leur expliquer qu’avec deux maisons, ils auront 2 fois de jouets et de cadeaux de noël. J’ai toujours insisté auprès de mon ex (avec plus ou moins de succès) d’éviter de se disputer devant les enfants. J’ai aussi toujours répété aux enfants que ce n’était pas de leur faute si papa et maman ne s’aiment plus et qu’ils seront toujours aimés. Le couple de partenaires est mort mais le couple parental reste. Rassurer les enfants sur ma volonté de toujours veiller à leur bien-être a été ma priorité.
Tout ça, c’est très bien et surtout bien beau. J’ai voulu les protéger un maximum de la peine, de la tristesse. Faire en sorte qu’ils voient régulièrement leur papa et sa famille. Faire au mieux pour limiter les dégâts. Toujours garder le sourire, distraire…Mais vouloir ne suffit pas. Il y a un moment où il faut accepter qu’une séparation sans mal, sans heurts, sans dommages, ça n’existe pas. Et les enfants , tout comme les parents, ont le droit d’être tristes, de pleurer, d’être en colère. Ca fait partie de la vie.
Une séparation réussie, qu’est-ce que c’est ? Une utopie ?
On ne peut pas rompre sans rien ressentir, nos zones d’ombres ressortent. Surtout si on se sent menacé(e), trahi(e), en danger.
La séparation peut réactiver des blessures passées, un sentiment de rejet, d’abandon. Dans ce cas, on sort ses griffes et elles peuvent être très acérées.
Une séparation avec des enfants, c’est stressant, la pression est forte. La peur de l’avenir, de l’inconnu est présente, renforcée par le devoir de responsabilité envers eux.
Ce qui aide à avancer, c’est la conviction d’avoir fait le bon choix en se séparant.
Au final, je me dis que je fais de mon mieux, sans être parfaite. Je sais que mon comportement pendant la séparation n’a pas été exemplaire. Que je n’ai pas toujours gardé le sang-froid devant les enfants, que j’ai dis des choses que je n’aurais pas dû. Que quoique je fasse, je ne pourrais jamais occulter la tristesse des enfants. Que c’est normal. Que je ne suis pas un robot qui saurait appliquer à la lettre les règles d’une séparation réussie : deux parents qui se quittent en restant amis, qui se soutiennent, qui vivent à quelques pas l’un de l’autre, qui se dépannent en cas de besoin, qui se respectent, ne se disputent jamais devant leur progéniture et acceptent que chacun refasse sa vie.
Je n’ai pas dans ma tête le manuel de la rupture parfaite, je n’ai pas comme toi, l’expérience d’une séparation avec des enfants. Je n’ai pas eu de modèle de relation respectueuse inspirante. Donc c’est normal de ne pas savoir gérer la situation de la manière idéale pour les enfants.
Je n’ai pas été préparée à cette situation, à l’école, on ne nous apprend pas à bien communiquer avec les autres.
Et se retrouver parent solo avec la fatigue et la pression que ça engendre ne facilite ni la prise de recul, ni la patience nécessaire à un dialogue constructif entre ex-partenaires matures.
Il y en aura toujours un dans le couple plus motivé que l’autre pour rompre, l’un décide, l’autre subit. Et celui qui subit, sera toujours tenté plus ou moins consciemment de faire payer l’autre, de se positionner en victime, de culpabiliser l’ex, se venger , de prendre en otage les enfants bref de faire ressortir le pire de son caractère.
Je crois qu’on en apprend beaucoup plus sur l’autre au moment de la rupture qu’aux début et pendant la relation.
En théorie, c’est possible de réussir sa séparation en ménageant ses enfants, en ne les prenant pas à parti, en minimisant les changements dans leur quotidien.
Mais en pratique, c’est tout autre chose. Dans la vraie vie, on fait de notre mieux avec nos limites, nos peurs, croyances. Nos expériences passées influencent notre attitude face à l’ex. Le sentiment d’abandon peut rendre une personne très cruelle et imprévisible dans ses agissements. Une rupture, c’est une crise. Et une crise sans casse, ça n’existe pas. Vouloir protéger à tout prix ses enfants de la douleur est un leurre.
Si le couple s’entendait si bien, pourquoi se serait-il séparé ? Si on se sépare, c’est souvent parce qu’il y a eu un problème de communication, une distance croissante dans le couple…
Trouver l’équilibre entre la vie de femme, de salariée et la vie de maman solo sans bouleverser l’existence des enfants, en veillant à leur bien-être, c’est un exercice que j’apprends au jour le jour. Et on apprend pas à marcher sans tomber, sans se faire mal. C’est comme ça. Et ça les enfants l’apprennent et le comprennent.
La perfection n’existe pas et donc une séparation réussie, j’ai vraiment du mal à y croire. En tout cas, les premiers temps, les premiers mois, la première année d’une rupture, c’est difficile. Il faut du temps pour s’adapter à une situation et trouver la solution de famille séparée (mode de garde, pension alimentaire…) qui prend en compte les droits de chaque parent et l’intérêt des enfants.
Parfois une séparation peut avoir l’apparence d’une rupture réussie : les parents se quittent en restant respectueux et amis…jusqu’au jour où l’un se remet au couple…et que l’autre le découvre , se sente trahi et menacé par le nouveau partenaire dans son rôle de parent…
La vie est un éternel apprentissage et à défaut de réussir cette rupture, se dire que l’on fait de son mieux, c’est déjà très bien.
C’est d’ailleurs l’un des 4 accords toltèques qui favorisent le bien-être personnel et le bonheur.
Pour finir, une citation trouvée sur le site psychologies.com à méditer :
Il est infiniment rare qu’on se quitte bien car si on était bien, on ne se quitterait pas » (in Albertine disparue, A la recherche du temps perdu vol. VI Flamarion, « GF », 2003)
Je ne crois pas avoir réussi ma séparation et tant pis mais je sais que c’est aussi pour moi une renaissance. Et je continue à faire de mon mieux avec mes capacités et limites en gardant en tête ma citation suivante qui a été partagée plus de 100 000 fois sur facebook :
« La séparation et le divorce ne sont pas des tragédies.
La tragédie, c’est de mourir à petits feux dans un couple malheureux et sans amour. »
Et ce qui me guide dans cette situation difficile, c’est la conviction qu’une séparation, c’est l’occasion pour soi de trouver un amour plus épanouissant et authentique. Un amour qui inspire nos enfants et leur montre qu’il existe et que donc ils pourront aussi à l’âge adulte le vivre.
Nos enfants ne méritent pas l’image d’un couple qui reste ensemble sans s’aimer. Un couple qui se sacrifie pour eux. C’est une pression de plus sur eux qu’on leur impose et ils ne nous remercieront jamais de ce cadeau empoisonné qui les culpabilise à tort et hypothèque leur chance de vivre un amour entre adultes aimants.
Il n’existe pas de séparation parfaite mais c’est l’occasion :
- d’en apprendre beaucoup sur soi. Personnellement je me suis formée à des techniques de communication bienveillante et de contre-manipulation qui ont amélioré mes relations en général et particulièrement avec mon ex
- de réfléchir sur les moyens d’améliorer son quotidien en s’organisant mieux, en créant une communauté d’entraide
- de mieux éduquer ses enfants. C’est en tout cas ce que la discipline positive m’a appris et ça a contribué à l’épanouissement de mes enfants qui respirent aujourd’hui la joie de vivre et réussissent très bien à l’école.
Et toi, dis-moi dans les commentaires, comment s’est passée ta séparation ? Penses-tu qu’elle est réussie ?
Crois-tu qu’on peut réussir sa séparation ? Comment ?