Quitter ou être quitté.e en amour, qui ne l’a jamais vécu ? La rupture libère souvent la personne qui en prend l’initiative mais elle est rarement indolore pour le couple, il y en a toujours un qui en souffre plus que l’autre. Car une rupture reste un deuil douloureux à faire.
Heureusement avec le temps et l’éloignement physique, l’oubli de l’autre est facilité. Le dicton « Loin des yeux, loin du coeur » s’applique inévitablement. Les amants tirent un trait sur leur passé commun et voguent séparément vers un avenir à construire.
Mais qu’en est-il des séparations entre des parents qui ne s’aiment plus mais qui ont des enfants en commun ?
Comment éviter que la séparation se transforme en une guerre chronophage et épuisante ?
Comment rompre et conserver une bonne entente avec l’autre parent dans l’intérêt de l’enfant ?
C’est une gymnastique qui paraît très compliquée car si on se quitte, la plupart du temps, c’est parce qu’on ne s’entendait plus.
Et pourtant, en tant que mère ou père, nous avons conscience que pour avancer, pour préserver l’enfant de l’impact de la séparation ou du divorce, la qualité de la relation entre les parents est essentielle.
Il est important de comprendre que ce qui fait le plus de mal à un enfant ou à un adolescent, ce n’est pas de ne plus habiter avec maman ET papa mais c’est la manière dont ses parents communiquent entre eux. Un enfant saura s’adapter à une séparation, à une garde alternée si elle est organisée en bonne intelligence entre ses parents et dans son intérêt supérieur.
Ce sont les paroles blessantes, les agissements irrespectueux, les échanges violents, les mesquineries méchantes entre ses parents qui traumatisent l’enfant. Et ces liens le font souffrir aussi bien que les deux parents vivent ensemble ou dans deux domiciles séparés.
Toutes les histoires d’amour ne durent pas toute la vie, certaines sont vouées à l’échec mais cela ne justifie pas de négliger le bien-être de l’enfant. Et la bonne nouvelle, c’est que oui, c’est possible que l’enfant dépasse la fin du couple de ses parents sans avoir de séquelles irréparables, sans en souffrir indéfiniment !
Alors comment s’y prendre pour rompre sans se déchirer et traumatiser son enfant ?
Sur la base de mon expérience professionnelle de coach, de femme, de mère séparée en 2014 et de mes coaché.es, je vous partage les 14 conseils suivants :
Conseil numéro 1 : Avoir tout tenté pour sauver son couple
Rompre est toujours une décision difficile à prendre surtout quand l’existence d’un enfant est concernée.
Même la personne qui a fait le choix de partir n’est pas à l’abri de connaître des moments de doute ou de regrets suite à son départ. Elle peut se reprocher de ne pas avoir fait assez d’efforts pour retrouver le bonheur en couple. Elle peut aussi culpabiliser devant le malheur causé au partenaire délaissé ou aux émotions négatives éprouvées par l’enfant.
Quand on a ni pris le temps de la réflexion, ni essayé de sauver son couple, les remords qui épuisent, risquent de prendre le contrôle de notre cerveau. Et c’est difficile dans cette situation de pouvoir avancer sereinement vers un avenir plus apaisé. On ne peut pas prendre la direction d’une vie plus épanouie et constructive si on se demande si on ne devrait pas revenir dans le passé.
Une personne, qui a essayé pendant un certain temps d’améliorer sa vie amoureuse, qui s’est remise en question, qui a eu la patience de voir si ses actions pour reconquérir son couple portent leurs fruits, et qui se rend compte que la vie à deux avec son conjoint actuel, n’est plus acceptable, ne perd pas d’énergie à ruminer le passé. Elle a la bonne conscience d’avoir fait de son mieux. Et cette certitude lui donne une grande assurance pour se reconstruire et mettre son temps et son énergie au service de son épanouissement personnel et familial.
D’autre part, quand les deux membres du couple ont reconnu qu’elles se sont réellement battues pour rester en couple mais en vain malgré leurs efforts, elles acceptent mieux la rupture ce qui facilite le deuil de la relation. D’autre part, cette compréhension mutuelle des raisons de la séparation atténue les émotions négatives souvent éprouvées après la fin d’une relation : colère, rancoeur, tristesse.
En revanche, si vous vous êtes séparés très vite sans avoir envisagé de résoudre vos différends, le risque est que les émotions négatives, les doutes, les questions restées sans réponses polluent votre nouvelle vie et votre communication avec votre ex.
Conseil numéro 2 : Avoir expliqué ou compris les raisons de la séparation
On se sépare quand on ne s’entend plus , quand le bonheur à deux n’est plus au rendez-vous, quand on pense que la vie sera autrement plus belle sans son conjoint actuel, quand on ne supporte plus la vie ensemble.
Cela paraît évident qu’une séparation ou un divorce a une cause précise. Mais si j’insiste sur ce conseil, c’est tout simplement parce qu’il est important :
Quand on est quitté.e : de savoir quelle est notre part de responsabilité, quels sont ses torts, quels sont les reproches exprimés. En avoir connaissance permet d’en prendre compte, si cela a du sens, dans la nouvelle relation co-parentale à mettre en place avec son ex-partenaire. Par exemple, si vous avez été quitté.e à cause de votre jalousie maladive ou de votre dépendance affective, travaillez sur vous pour que le dialogue avec l’autre parent ne soit pas dégradé par cette douleur qui vous appartient.
Quand on quitte : d’aider son ex-partenaire à faire le deuil de la relation sentimentale en étant clair.e sur les raisons de la rupture. Cela permet d’affirmer votre décision et d’éviter que votre ex-partenaire espère que vous vous remettiez avec lui.
Conseil numéro 3 : Reconnaître les aspects positifs de l’ancienne relation
Partir en gardant en tête tous les malheurs causés par cette dernière relation amoureuse maintient dans un état d’esprit négatif peu propice à un avenir plus heureux.
Faire la liste de ce que cette relation vous a apporté de positif permet d’éprouver de la gratitude pour le passé et de remercier votre partenaire pour ce qu’il vous a apporté de bon.
Même dans la relation la plus difficile à vivre, il y a toujours des aspects heureux à en retirer comme le fait d’avoir eu des enfants ensemble, le fait de savoir ce qu’on ne veut plus dans une relation, le fait d’avoir vécu des moments de bonheur et de plaisir.
Ce conseil facilite le deuil de la relation passé et aide à avoir de l’empathie pour son ex-partenaire.
L’empathie permet de mieux le comprendre sans forcément accepter ses agissements. Quand elle est utilisée à bon escient, elle contribue à vivre des relations plus saines.
Conseil numéro 4 : Apprendre à maîtriser ses émotions
Une rupture, c’est un deuil à traverser et elle fait émerger des émotions négatives qui peuvent être intenses comme la peur, la tristesse, la colère ou le dégoût.
Il est tout à fait normal de ressentir ces émotions, elles appartiennent au processus de transition de vie.
Elles deviennent un problème quand elles sont incontrôlables et s’expriment aux mauvais moments. Par exemple, si vous parlez à votre ex-partenaire sous le coup de la colère, vous risquez de vous comporter de manière inappropriée, de dire ou faire des choses que vous allez regretter.
Conseil numéro 5 : Etre le plus factuel possible quand vous communiquez pour faire une demande claire
C’est l’un des principes de base pour éviter une communication à base de malentendus conflictuels ou d’interprétations erronées.
L’idée est de constater quelque chose qui vous déplaît sans émettre un jugement purement subjectif générateur immédiat de tension ou de disputes.
Et le mieux est de justifier votre demande par l’intérêt des enfants.
Par exemple, au lieu de dire : « j’en ai marre que tu sois tout le temps en retard quand tu ramènes les enfants » qui traduit votre lassitude sans décrire votre attente précise, il est plus adapté de dire : « ces 4 dernières semaines, j’ai dû t’attendre une heure pour récupérer les enfants et ça fait dormir les enfants plus tard le soir. J’aimerais que tu sois à l’heure les prochaines fois pour éviter que les enfants manquent de sommeil.
Conseil numéro 6 : Mettre fin à un échange au bon moment
Quand est parent séparé ou divorcé, notre temps est précieux. Et notre énergie aussi. Il est donc inutile de partir sur des discussions où l’un veut à tout prix avoir raison, où les mêmes phrases et idées sont répétées en boucle, où les émotions prennent le contrôle sur la raison.
C’est pourquoi une qualité à développer est de savoir choisir le bon moment pour mener une discussion en fonction de son importance. Posez-vous ces questions :
1-A quel moment, je suis dispo et mon ex aussi pour discuter sans stress ?
2-Est-ce que je peux me débrouiller pour que les enfants ne soient pas présents ?
3-Est-ce que je suis sous l’emprise d’une émotion négative au moment de notre discussion ?
4-A quel endroit échangeons-nous sur ce sujet ? Ou est-ce un échange par téléphone ou en visio ?
Quand vous sentez que la discussion n’avance pas, mettez fin à la conversation et proposez un autre moment pour poursuivre celle-ci dans de meilleures conditions.
Conseil numéro 7 : Ne pas attendre de changement de votre ex-partenaire
Vous avez quittez votre partenaire parce que vous ne partagiez pas les mêmes valeurs ou parce qu’il a des comportements que vous ne supportez plus.
Il est possible que votre rupture lui ait servi de déclic pour réfléchir à ses torts et les corriger.
Mais il est aussi possible qu’il ne change pas et que ce que vous n’aimiez pas en lui, se retrouve dans votre relation de co-parents. Dans ce cas, ne perdez ni temps ni énergie à espérer qu’il s’améliore. Trouvez des solutions pour contourner les soucis qu’il peut vous causer.
Par exemple, s’il est systématiquement en retard d’une heure, adaptez votre horaire de rendez-vous en fonction. Vous voulez qu’il vienne déposer vos enfants à 18h ? Dites-lui de venir à 17h.
Conseil numéro 8 : Prendre des décisions en privilégiant l’intérêt des enfants
Tristesse, colère peuvent brouiller votre jugement de la situation actuelle et il peut arriver qu’elles vous poussent à dire ou faire des choses que vous ne voulez pas vraiment.
Par exemple, sous le coup de la colère et l’envie de blesser votre ex, vous lui dites que finalement vous ne voulez plus qu’il garde les enfants le week-end prochain alors que vous êtes épuisé.e et seriez ravi.e de vous reposer sans les enfants.
Quand vous sentez que vous ne savez plus quoi dire ou répondre, demandez-vous où est l’intéret des enfants ? L’intérêt des enfants est le vôtre.
Conseil numéro 9 : Mettre par écrit les conditions de votre séparation
L’écrit a un double avantage :
- Il permet de clarifier les effets de la séparation ou de divorce : impacts financiers, répartitions des dépenses, mode de garde,
- Il engage ceux qui l’ont signé dans l’organisation du divorce et de la vie des enfants
Les paroles s’envolent, les écrits restent.
Ils vous protègent parce qu’ils prouvent un accord mutuel entre les deux parents. Ils permettent d’assurer si cet accord est brisé, un nouveau contrat doit être renégocié.
Conseil numéro 10 : Savoir détecter et déjouer la manipulation
Souvent les personnes manipulées n’ont en pas conscience ou minimisent les impacts de cette manipulation sur ce qu’elles vivent.
C’est pourtant essentiel de prendre du recul sur les paroles et les agissement de votre ex-partenaire pour savoir si celui-ci est toxique pour vous.
Un problème identifié et reconnu permet de ne plus le subir et ouvre la porte à sa résolution.
Un manipulateur démasqué perd de sa puissance à vous nuire. Autrement, il continue à vous faire payer la rupture !
Conseil numéro 11 : Connaître vos priorités dans votre nouvelle vie
Avoir une relation saine, c’est avoir une relation équilibrée. Et cela va de pair avec la recherche de compromis acceptables entre votre ex-partenaire et vous.
Pour négocier avec l’autre parent, vous devez savoir sur quoi vous êtes prête.e à lâcher et sur quoi vous restez inflexible.
Conseil numéro 12 : S’octroyer des moments d’évasion
Une séparation, un divorce, c’est émotionnellement difficile. Le risque est que vous soyez noyé.e de pensées négatives. Pour les chasser ou du moins diminuer leur force, la solution est de vous réserver des moments où vous pensez à autre chose : prenez des cours de danse, de langues, de musiques, visitez une ville, prenez des cours de chant, préparez un marathon….Bref changez-vous les idées !
Conseil numéro 13 : Se ressourcer
REPOS. REPOS. REPOS !
Vous n’irez nulle part sans être reposé.e.
Et la fatigue accroît l’impatience et les risques de grosses disputes avec son ex-partenaire.
Conseil numéro 14 : Savoir accepter de l’aide
Si le dialogue est impossible avec votre ex-partenaire alors que vous avez essayé d’améliorer votre relation alors il est utile de faire appel à l’aide d’une tierce personne. C’est d’autant plus urgent si la communication est mauvaise depuis très longtemps.
Dans ce cas, n’hésitez pas à me solliciter pour vous accompagner vers un dialogue plus apaisé et constructif.