Comment arriver à rompre quand ça fait peur ?
C’est une question que mes coaché.es me posent souvent. Récemment, Stéphanie, m’a contactée car après avoir essayé de sauver son couple, après avoir hésité sur la décision à prendre sur l’avenir de son couple, elle ressent que quitter son mari après plus de 15 ans en couple et 2 enfants est la seule solution.
En effet, leur communication est devenue de plus en plus conflictuelle au fils des ans. L’atmosphère à la maison est de plus en plus pesante à tel point que Stéphanie rentrait du boulot à son foyer à reculons.
Et même si elle voulait épargner Raphaël et Chloé, elle ne pouvait éviter devant eux les discussions agressives ou froides avec leur père.
Elle ne savait pas comment faire pour sortir de cette situation compliquée.
Quand on est parent, on ne se sépare pas à la légère
Son mental lui disait que se disputer avec son partenaire est normal, que tous les couples traversent des crises passagères, qu’avec le temps sa relation avec Olivier s’apaisera, que c’est trop dur de se séparer quand on a des enfants.
En fait, Stéphanie n’aimait plus son mari. Et lui, il ne lui démontrait plus aucune marque d’attention depuis des années. Ils vivent comme des colocataires. Les journées passent et s’écoulent au rythme de la routine : travailler, s’occuper des enfants, organiser le quotidien de la famille.
Ce sont ces habitudes sécurisantes qui lient le couple, le confort du connu : « on sait qu’on est pas vraiment heureux mais se séparer pourrait être pire. »
Pourtant la jeune mère a reconnu qu’elle ne voulait plus de cette vie, qu’elle pense mériter mieux en amour et que les enfants s’adapteront à la séparation de leurs parents. Après tout, elle connaît beaucoup d’enfants de divorcés qui sont devenus des adultes épanouis. Et Olivier est un bon père, elle est persuadée qu’il le restera même s’ils divorcent.
Stéphanie m’a posé beaucoup de questions sur la vie d’une mère célibataire. Elle essaie de se projeter. Mais elle n’y arrive pas. Elle est paralysée par la peur de se séparer.
Elle se sent prisonnière de sa vie de couple. Elle trouve beaucoup d’avantages à rester en couple : leur sécurité matérielle, leur vie sociale très riche, les belles vacances en famille. Sortir de sa zone de confort la terrifie.
En même temps, elle aspire à une nouvelle liberté, une nouvelle vie plus en accord avec ce qu’elle est devenue, ses valeurs. Elle voit qu’elle n’a pas évolué comme son mari.
Mais elle a peur de se retrouver seule, peur de faire le mauvais choix, peur pour ses enfants, peur de moins les voir, peur qu’ils soient traumatisés, peur d’être une mère célibataire qui galère.
Alors comment faire pour dépasser toutes ses peurs ?
Car rester dans l’immobilisme, l’indécision détruit à petits feux sa confiance en soi. Ca épuise nerveusement et physiquement de rester dans une situation ambivalente. Il y a un an, Stéphanie a essayé de partir mais elle est revenue.
La peur est une réponse émotionnelle à un danger (réel ou fantasmé). Elle peut-être paralysante ou constructive.
Pour avoir le courage de se séparer, quand c’est une décision mûrement réfléchie, la solution est de maîtriser sa peur. Se servir d’elle comme une alliée pour avoir la motivation et la force de changer.
Tout changement est source d’anxiété. Avoir peur de se séparer quand on a des enfants est normal. L’inverse, se séparer sans réfléchir aux conséquences avec un optimisme aveugle, serait inconscient.
Gérer sa peur est la clé pour aller de l’avant
Cela demande un travail d’introspection et d’ honnêteté envers soi-même. Voici des exercices pour entreprendre cette réflexion :
1- Lister ses peurs et les décrire le plus précisément possible. Par exemple : la peur de ne pas s’en sortir financièrement, la peur de la solitude
2- Les accepter et en parler car en parler allège le stress et permet de trouver des solutions. En cela, l’écoute neutre et bienveillante d’un.e ami.e, d’un coach ou d’un thérapeute est utile. La personne de confiance doit être rassurante et non pas alarmante.
3- Aller dans le détail pour décrire le pire scénario qui pourrait se produire à l’avenir
4- Se demander si le pire scénario est acceptable à vivre. Si oui, alors vous pouvez vous lancer. Si non alors comment pouvez-vous réduire au minimum les risques ? Par exemple, pour lutter contre la solitude, compter sur une amie baby-sitter pour pouvoir sortir et socialiser, s’inscrire à un club de danse, se rapprocher de sa famille… Si vous ne pouvez réduire les risques qui vous paraissent insupportables alors il y a des chances qu’il faille renoncer.
5- Ecoutez-vous, faites-vous confiance car votre voix intérieure est fiable. Mettez votre intelligence au service de votre coeur. Si vous avez peur de rompre alors qu’au fond de vous, c’est ce que vous voulez alors acceptez les risques et contrôlez ce que vous pouvez contrôler avec les bonnes actions : choisir un entourage bienveillant, un bon avocat, anticiper son futur budget…L’écoute de ses émotions, de son corps est aussi très parlante car ils sont révélateurs de ce qui est bon pour soi.
Si comme Stéphanie, vous souhaitez être accompagné.e vers la séparation la plus sereine possible en dépassant vos blocages et en protégeant vos enfants, vous pouvez réserver une séance avec moi. Ces exercices sont puissants mais demandent de ne pas se mentir et de regarder la réalité en face pour être efficaces. Une aide extérieure permet de faire ces exercices en étant le plus authentique possible avec soi.
Séparée depuis 2014, j’ai vécu cette longue et épuisante période de doute. J’ai dépassé toutes mes peurs pour être aujourd’hui plus épanouie et sûre de moi.
Et quand on est en paix avec soi, avec son choix, ce sont les enfants les grands gagnants car nous leur transmettons notre nouveau bien-être et notre confiance en soi renforcée.
Il est important de savoir que quand la raison de la séparation est motivée par de la violence alors la peur doit être dépassée car la violence peut tuer !
Si vous êtes toujours dans le doute entre rester ou partir, cet article est pour vous.