Parentalité : pourquoi et comment se passer des punitions ?

Dans l’éducation classique et plus particulièrement avec un cadre autoritariste, les punitions sont un incontournable lorsqu’un enfant fait une « bêtise » ou n’obéit pas. Mais est-ce que ça fonctionne vraiment sur le long terme ? Est-ce sans conséquence sur le développement de notre enfant ? Existe- t-il des alternatives ? Voyons tout ça ensemble…

Les punitions dans la parentalité bienveillante…

Voyons tout d’abord la définition du Larousse : Action de punir, d'infliger un châtiment, une peine ; Peine infligée pour un manquement au règlement, en particulier à un élève, à un militaire.
Les punitions ne sont donc pas compatibles avec une autorité bienveillante car cela reflète des positions de dominant-dominé. Le parent (dominant) puni l’enfant (dominé).
On peut également se demander quel message reçoit l’enfant lorsque le parent le puni ? Il s’agit là d’un message véhiculant la loi du plus fort. Le parent, plus fort physiquement exerce une contrainte
sur un plus petit/faible que soi. L’enfant intègre donc que c’est le plus grand, le plus fort qui décide, qui a du pouvoir sur l’autre. Est-ce vraiment cela que nous voulons inculquer à nos enfants ?

Les punitions dégradent sérieusement la relation parent-enfant qui n’est pas/plus du tout basée sur une confiance, un respect mutuel. L’enfant peut développer plusieurs attitudes face à ces punitions, répétées ou non : du défi, du mensonge, de l’agressivité, voir même une mise en danger lorsqu’il sera plus grand à l’adolescence.

Inefficaces et inutiles… 
Bien que les récentes études en neurosciences aient apporté un éclairage considérable sur les effets de la punition, nous pouvions déjà constater bien avant leur inefficacité et leur inutilité.

Quel est le but des parents qui punissent ?

- pour faire réfléchir leur enfant sur une « bêtise » (je préfère le terme expérience)
- pour leur faire intégrer un bon comportement
- pour les motiver (à bien travailler à l’école par ex) etc…

Pourquoi ça ne fonctionne pas sur un jeune enfant ?
Le jeune enfant, du fait de l’immaturité de son cerveau, est incapable de réfléchir à ce qu’il vient de faire. C’est pour cela qu’il recommencera sans aucun doute à refaire la « bêtise » pour laquelle il a été puni.

Pourquoi cela ne fonctionne plus quand l’enfant grandit ?

Les parents usant de ce moyen pour faire intégrer à leur enfant un comportement acceptable ont vite compris qu’ils seraient dépassés face à un ado. En effet, punir un petit enfant reste simple du fait de notre supériorité physique et intellectuelle. Punir un ado en revanche devient plus difficile lorsqu’il a les capacités de riposter soit physiquement soit intellectuellement.
C’est en général à l’adolescence que les parents se rendent compte des limites de celles-ci et décident de faire autrement. Malheureusement, peu savent comment faire et l’enfant est déjà habitué depuis longtemps à ce système, ce qui rend la tâche compliquée.

Pour illustrer mes propos, je vous propose un retour en arrière, lorsque que vous-même étiez enfant. Lorsque vos parents vous punissaient, que ressentiez-vous ? Cela vous faisait-il réfléchir à votre mauvais comportement ? Que ressentiez-vous à leur égard ? Qu’aviez-vous envie de faire (ou qu’avez-vous fait ?) ?

Dangereuses…
Voyons concrètement ce qu’il se passe chez les enfants et les ados lorsqu’ils sont punis.  L’action de la punition sur le cerveau : cela engendre du stress, lorsque le corps est sous stress, il produit du cortisol. Le cortisol, en quantité importante peut détruire des neurones dans le cortex préfrontal de l’enfant. Le cortex préfrontal sert entre autre dans les apprentissages et la mémorisation.
 L’action de la punition sur son développement : l’enfant qui est régulièrement sous stress, à cause des punitions, peut présenter des troubles de l’apprentissage et de la mémorisation. Il peut aussi développer en grandissant des comportements agressifs, violents et devenir insensible.

 L’action de la punition sur l’estime de soi : la punition empêche l’enfant de pouvoir réparer son erreur, cela ne le responsabilise pas. Punir c’est humilier et faire souffrir l’enfant, comment construire une bonne estime de soi sur cette base ? …

Nous voyons donc que les punitions, utilisées pour rendre les enfants obéissants et qui se comportent bien, provoquent l’effet inverse. Nous ne pouvons que constater les ravages dans notre société de ces punitions. Les adultes en devenir ont besoin d’empathie et non de violence.

Alternatives à la punition…

Bien entendu, je ne suis pas là pour jeter la pierre à tous les parents qui ont puni leurs enfants. La plupart ont fait au mieux, ont reproduit, ne voyaient pas comment faire autrement etc…
Si j’écris cet article c’est pour montrer qu’il existe des solutions respectueuses, non violentes, non humiliantes, ou chacun y trouve son compte.
Notre rôle est de responsabiliser les enfants par rapports à leurs actions et comportements, la punition n’a absolument pas cet effet, bien au contraire. L’enfant puni n’aura pas la possibilité de réparer ses erreurs. En parentalité bienveillante nous parlerons donc de conséquences.

Prenons des exemples concrets et voyons ce que nous pouvons mettre en place plutôt que de punir :

Petite enfance :

 Votre enfant déchire un livre :
Vous pouvez lui rappeler que les livres doivent être manipulés avec précaution.
Vous pouvez lui demander de réparer, selon l’âge lui tout seul ou avec votre aide.
Vous pouvez mettre hors d’atteintes les livres fragiles ou lui laisser manipuler sous
surveillance.
Vous pouvez lui proposer des journaux ou revues à déchirer…
 Votre enfant tape son copain avec un jouet ou ses mains :
Vous pouvez lui rappeler la règle, « il est interdit de taper, cela fait mal, on s’exprime avec
des mots ».
Vous pouvez lui demander ce qu’il peut faire pour soigner/aider son/sa copain/copine
Vous pouvez lui retirer son jouet
Vous pouvez après l’incident en parler avec lui pour trouver une solution quand il n’est pas
content

Adolescence :
A l’adolescence dans la plupart des cas, il va s’agir de poser un cadre avec des règles et de prévoir des conséquences si ces règles ne sont pas respectées. La règle et la conséquence doivent être co- construites avec votre enfant, c’est la clé pour un plus grand respect de celles-ci 😉

 Votre ado rentre 30 min plus tard que l’heure prévue d’une soirée :
Vous pouvez appliquer la conséquence écrite ensemble, par exemple 30 min de moins la
prochaine fois
 Si vous vous apercevez que la règle n’est plus adaptée vous pouvez la réécrire ensemble
ainsi que la conséquence.

Il est vivement conseillé d’avoir au préalable écrit des règles et des conséquences ensemble pour tous les sujets que vous jugez sensibles : les sorties la semaine et le week-end, l’utilisation du
téléphone portable etc
A cet âge, les réparations vous seront très utiles aussi. Lui laisser trouver la solution le responsabilise et augmente son estime de soi.
Si par exemple il a cassé un objet ou a été blessant envers quelqu’un, laissez-le proposer des solutions.
Je ne peux pas passer ici en revue toutes les situations où vous auriez besoin d’un coup de pouce,
n’hésitez pas à me contacter si vous voulez échanger sur le sujet !

Pour conclure…
Nous avons vu qu’il existe des solutions non humiliantes et non blessantes pour guider son enfant. Il est important de cesser d’utiliser la force et la violence pour obtenir quelque chose de son enfant,
cela est contraire à son bon développement. Si vous êtes dans une situation difficile avec votre enfant, petit ou ado, n’hésitez pas à vous faire aider.

N’hésitez pas à me poser des questions dans les commentaires ou à me dire quels sont les problèmes que vous avez avec vous enfants.

Je me ferais un plaisir d’écrire du contenu pour vous aider à être plus épanouis en famille 🙂

A bientôt !

Emmanuelle L.

Ma page Facebook : coaching parental toulouse

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lanouvellemamansolo

Le site de référence pour les parents en recherche d'épanouissement personnel après une séparation ou un divorce... Pour en savoir un peu plus sur moi, RV sur ma page "A propos" ;)

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