Maman solo : comment se reconstruire une nouvelle identité après une rupture ?

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Après une séparation qu’elle soit voulue ou subie, c’est la fin d’une identité, la fin d’un tout. Celle du NOUS composée de familier, d’habitudes, de rituels. Nous faisions tout en famille ou en couple, nous avions des amis communs, nous recevions des courriers adressés à tous les 4, nous signions des cartes postales de nos prénoms et ceux des enfants.  Nous étions un couple, une famille de jeunes parents. Nous avions un logement, un seul lit, un budget plus important. Des dépenses, des vacances adaptées à ce budget. Il y avait les repas de Noël alternés entre chaque belle-famille, des photos de famille, la fête des mères, la fête des pères. J’étais Madame, il était Monsieur.

Après une séparation, la vie est un nouveau puzzle à reconstruire. Il n’y a pas de notice mais il faut très vite se réadapter car les enfants n’attendent pas. Ils ont toujours les mêmes besoins à assurer. Et l’urgence est de les satisfaire en les ménageant, en les protégeant des conséquences de ce chamboulement familial.

Que cette rupture soit voulue ou pas, qu’elle a été planifiée ou pas, c’est le grand saut dans un avenir inconnu car entre la théorie de ce qu’on avait imaginé et la réalité d’une situation, il y a le fossé qui sépare la théorie de la pratique. Je ne crois pas que l’on devine ce qu’est la vie de parent solo tant qu’on ne l’a pas vécue (Et puis c’est pas plus mal). Tout est à redéfinir et c’est l’occasion de se reconstruire.

Cette séparation, c’est l’occasion de se découvrir des ressources insoupçonnées, de développer des qualités comme aller à l’essentiel et s’affirmer. Se séparer, c’est fermer la porte du passé, s’ancrer dans le présent et prévoir son avenir en fonction de ses moyens, de ses valeurs, de ses envies qui ne sont plus à partager avec l’autre mais souvent décidées seule.

Fermer la porte du passé, c’est s’alléger le coeur et l’esprit. S’en libérer pour aller de l’avant. A chacun et chacune de prendre le temps de le faire, c’est un deuil nécessaire pour avancer. Pour certaines, le passé est symbolisé par la résidence principale qui est quittée. Pour d’autres, l’enterrement du passé peut se traduire par un changement de ville, voire de pays. Pour d’autres, il peut s’agir de rompre avec des relations toxiques. Souvent un changement en appelle un autre, et il n’est pas rare qu’un déménagement s’accompagne d’une reconversion professionnelle. Fermer la porte du passé, c’est se séparer de ce qui ne convient plus, c’est faire le ménage. Ca peut être très dur surtout s’il n’a pas été fait depuis des années. Mais c’est libérateur et nécessaire car on avance difficilement avec des poids lourds (voire des boulets) à porter.

Se réapproprier une nouvelle identité pour moi, c’est écouter la part de soi qui a été étouffée ou mise en sourdine dans le couple. C’est changer ce qui ne plaît plus et acter la fin d’une relation. C’est se redécouvrir, apprendre à mieux se connaître. Il y a plusieurs moyens d’ arriver à changer d’identité selon ses désirs et ses moyens :

  • la bague de fiançailles ou de pacs : j’ai eu du mal à la retirer car elle était vraiment belle mais me racheter une nouvelle bague pour la remplacer m’a aidée à tourner la page et m’a permis d’officialiser mon nouveau statut de célibataire. C’est l’occasion de se racheter une jolie nouvelle bague à son goût. Il y a beaucoup d’enseignes à bas coût dans les centres commerciaux et si vraiment on est ric-rac financièrement une bague fantaisie fait tout  aussi bien l’affaire
  • changer de coupe de cheveux tout simplement parce qu’on en a envie. Se faire une nouvelle coloration. Symboliquement ça marque le changement, la fin d’une époque. J’avais les cheveux très longs, je les ai coupés de 15 cm, ils sont toujours longs mais pour moi, c’est plus pratique au niveau du temps de leur entretien. Je passe moins de temps à les coiffer et le matin, ça me fait gagner des minutes précieuses
  • trier ses anciennes tenues pour les donner ou les vendre, se racheter de nouveaux vêtements. On se fait plaisir et c’est comme un changement de peau. S’habiller avec de nouveaux habits, ce n’est pas juste du shopping, c’est aussi changer à l’extérieur. Comme on dit, l’habit fait le moine. Ca fonctionne aussi avec les chaussures
  • changer son intérieur pour marquer son nouveau propre territoire, son chez-soi : pour celles qui restent dans la résidence principale, c’est le moment de se débarrasser de tout qu’on avait accepté de l’autre au niveau décoration, de le modifier en : repeignant les murs, revendant ou donnant certains meubles, réaménageant leur disposition . Refaire la décoration à petits prix, c’est possible et le net regorge de DoItYourself pour réaliser de jolies choses de ses propres mains. Pour celles qui déménagent, forcément le changement se fait plus naturellement
  • de nouvelles amitiés. Lors d’une rupture, souvent l’un des partenaires perd l’amitié des amis communs qui prennent parti pour l’autre. Il ne faut pas rester sur ce constat mais se recréer un nouveau cercle social de personnes qui partagent un point commun, des passions, des activités : rencontrer d’autres parents solos, discuter avec ses nouveaux voisins, accepter l’aide de ceux qui la proposent spontanément
  • pour ceux et celles qui n’ont pas la garde totale des enfants (donc du temps pour soi), c’est l’opportunité de réaliser un rêve, un désir mis de côté,  reprendre une activité. La palette de choix est large : apprendre une nouvelle langue, se mettre au yoga, prendre des cours de danse, de chant, écrire un blog, s’inscrire dans une salle de sport, se mettre à peindre… C’est important de s’accorder du temps pour soi et retirer sa casquette de parent. C’est une forme de bienveillance envers soi et ça transmet un message important aux enfants qui est que le bonheur ne passe pas uniquement par eux. Ca leur enlève beaucoup de pression. Et quand ils seront adultes, ils reproduiront le même comportement avec leurs propres enfants.
  • la rupture peut s’accompagner d’une réflexion choisie ou imposée sur son parcours professionnel parce qu’il va falloir s’adapter au changement de situation financière. Ca peut être très mal vécu comme ça peut être l’occasion d’avoir un poste qui nous convient mieux, permet de payer toutes ses factures et de prendre en compte ses contraintes personnelles. Je ne dis pas que c’est facile loin de là mais ça permet aux plus motivées d’avoir pu trouver un poste mieux payé et/ou compatible avec les horaires d’écoles des enfants. Pour ma part, je n’ai pas changé de travail mais j’ai demandé à faire beaucoup télétravail car je n’aurais jamais pu rester efficace autrement. Si je n’avais pas été séparée, je n’aurais pas autant insisté pour l’avoir car j’en avais vraiment besoin

En résumé, après une séparation, le nous disparaît et le je se renforce.  C’est une nouvelle personne riche de son expérience passée, des leçons apprises qui se construit. C’est l’opportunité d’une renaissance, vivre une vie basée sur ses vraies priorités, ses valeurs, faire des projets, avoir des rêves plein la tête. Et transmettre ce nouvel esprit d’indépendance et de capacité à s’adapter à l’imprévu à ses enfants. Leur montrer que malgré un « accident de la vie », rebondir est possible. C’est une très belle leçon de détermination, de persévérance, de patience à leur apprendre.

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 N’hésites pas à dire dans les commentaires comment tu as pu te reconstruire après ta rupture, si tu te retrouves dans cet article, si tu as une expérience ou des conseils à partager 🙂

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Le site de référence pour les parents en recherche d'épanouissement personnel après une séparation ou un divorce... Pour en savoir un peu plus sur moi, RV sur ma page "A propos" ;)

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