Lettre à toutes les mamans

mom-863055_960_720

Personne ne réalise vraiment ce que tu vis et je t’écris ce texte avec le contenu que j’aurais aimé qu’on m’écrive pour me soutenir et me protéger.

La vie d’une femme est pleine de montagnes russes, on oscille entre des moments fous d’excitation, de surprise comme le jour où le test de grossesse vire au rose à des moments lourds d’impuissance lorsqu’on réalise qu’une fois enceintes, nous devenons un corps qui porte un autre être, qu’on ne connaît pas encore mais qui nous habite mentalement et physiquement et nous fait comprendre que nous ne contrôlons plus notre physique. Une grossesse, c’est un vrai bouleversement dans la vie d’une femme, nous n’avons plus le sentiment de nous appartenir totalement. La future maman est choyée, placée sur un piédestal mais pas la femme que nous restons. Nous devenons un  ventre grossissant qui est trop souvent surveillé, pesé, examiné par les médecins et gynécologues qui nous appliquent des règles tellement nombreuses pour notre bien-être mais tellement restrictives. Petit à petit, nous nous rendons compte qu’il y a tellement d’aliments qui nous sont interdits pour le bien de la vie qui naît en nous, nous nous familiarisons ainsi à l’idée de contrainte, une forme de sacrifice, celle d’arrêter tout ce dont on a envie de manger pour son enfant à venir. Alors qu’enceinte, des envies inhabituelles de nourriture nous prennent, la faute soi-disant aux hormones, nous n’avons plus le droit de rien : exit le vin, les huitres, le saumon fumé, tout ce qui est cru comme le fromage si on est pas immunisée comme moi contre la toxoplasmose. Etre enceinte c’est devoir entendre énormément d’injonctions de part et d’autre : « ne danses pas, c’est dangereux pour le bébé, ne bois pas, ne fumes pas, ne peints pas pour faire la chambre du bébé car la peinture est souvent toxique, ne prends pas de médicaments pour te soulager d’un mal quelconque car la liste des médicaments autorisés est réduite à peau de chagrin, ne portes pas d’affaires trop lourdes. »

Enceinte, tu stresses car de femme heureuse à l’idée de donner la vie, tu découvres toutes les innombrables mesures alimentaires et comportementales auxquelles te plier si tu veux être une bonne pondeuse mère. Toi qui chérissais la liberté de femme indépendante et adulescente, l’insouciance des soirées arrosées, fumais et/ou fréquentais  des fumeurs, les activités sportives intenses,  tu es enfermée progressivement malgré toi dans une prison de sécurité sanitaire. En même temps, tu découvres ta fragilité émotionnelle et physique, la perte de contrôle de ton corps qui change et de ce qui peut lui arriver surtout quand certains tests comme le diabète gestationnel te font flipper stresser. Après chaque examen de santé, tu attends impatiemment les résultats de ta prise de sang avec la peur à chaque fois de ne pas rentrer dans les normes attendues. Tu entends aussi les avis des uns et des autres sur ce que ce que tu dois faire pour bien élever ton futur rejeton avec l’impression que certaines opinions sont indiscutables pour ceux qui les émettent, je pense très fort à l’allaitement qui n’est pas un choix pour l’enfant mais un droit pour beaucoup. L’allaitement, c’est le rituel de la mère normale. Si tu n’allaites pas, certains regards envers toi changeront car la liberté de faire ce que tu veux de ta poitrine n’existe pas vraiment. Allaiter c’est nourrir à la demande, c’est un acte d’amour où on est disponible à tout instant pour son nouveau né. Celle qui donne le biberon à heures fixes (souvent aidée par le papa) passe à côté pour une paresseuse égoïste.

Pendant ta grossesse, tu as entendu tellement de : « fais pas-ci, fais pas ça ». Après le jour J de l’heureux évènement où tu t’es physiquement épuisée donnée complètement , cette dictature du « bien faire » continue : il faut donner à manger du fait-maison, du bio, il faut préférer les couches lavables pour la planète, il faut qu’il soit propre avant telle date, il faut l’encourager au plus vite à marcher, il faut le laisser évoluer à son rythme pour acquérir la marche, il faut pratiquer le cododo pour rassurer le bébé, il faut pas dormir avec le bébé pour ne pas l’écraser..Le meilleur pour ses enfants bien sûr…Que ça te tue de suivre certaines règles exigeantes parce que tu es épuisée, c’est un fait mais ça ne t’enlève pas le devoir de donner le meilleur de toi à ton enfant. Ecouter les besoins de sa progéniture avant les tiens c’est ce qui fait de toi une bonne mère. La femme en toi, elle n’existe plus, plus personne ne la voit. Le jour où tu as accouché, tu es devenue  » la maman de ton enfant »,  tu n’as plus de prénom. Ta seule identité, c’est maman. Exit la femme. On t’impose une forme de deuil de ce que tu as été pendant des décennies. Et ta fatigue encourage la mort de la femme. Tu es tellement crevée que tu n’imagineras pas prendre du temps pour toi. Et si l’idée te venait, tu pourrais passer pour une véritable égoïste. Avoir des enfants est un vrai bonheur mais nier une partie de son identité, c’est quelque chose de dur que la société nous impose.

J’adore mes enfants mais la grossesse, l’accouchement et les premières années de leur vie ont été une sorte de séisme dans mon identité. Faire le deuil même momentané d’être une femme pour être mère à 100% n’est pas naturel, en tout cas pour moi. Je l’ai fais par amour mais ce n’est pas quelque chose qui passe comme une lettre à la poste. Devenir mère c’est aussi subir entendre tous les conseils de tout le monde sur la bonne recette de « comment bien élever ses enfants ».  Il faut pas les taper, il faut pas crier dessus, il faut pas leur donner à manger des pâtes et du jambon, éviter le mac do, pas donner trop de sucre, éviter le sel, manger beaucoup de légumes, il faut pas qu’ils regardent la télé. Honte à toi sinon car tu es la pire des mamans. D’ailleurs quelle mère ne s’est pas sentie nulle de ne pas respecter ces règles ? Moi la première.  La maman parfaite est un robot, la maman réelle est une femme qui fait de son mieux mais ne peut s’empêcher de culpabiliser quand elle n’a pas écouté toutes les recommandations des psys, des nutritionnistes, des pédiatres pour assurer le bon développement de ses enfants. Comment ne pas se sentir coupable quand épuisée, on a crié sur son bambin ? Quand on l’a laissé regardé la un écran pour avoir la paix ?

Tout ce que nous maman avons vécu, c’est énorme en émotions positives mais aussi en pression. Car oui maman tu as la pression de la perfection,  perfection que tu n’atteindras jamais parce que ça n’existe pas. Si tu la cherches la perfection, elle va t’envoyer un burn-out. Sache chère maman que quoique tu fasses, tu auras toujours tort. Tu reprends le travail trop tôt ? Tu abandonnes ton enfant, espèce de monstre sans coeur !!! Tu prends un congé parental ? Quelle mauvaise idée, tu es trop fusionnelle, faut laisser de l’espace à ton enfant !!! Concernant ce fameux congé, j’ai même entendu : « faut pas qu’il soit trop long parce qu’un enfant ça coûte cher et il faut être prévoyante sur les dépenses ».

Etre maman c’est un vrai bonheur, la magie, le luxe de donner la vie mais c’est aussi une forme de traumatisme pour la femme qui s’éclipse. De plus, nous n’y avons pas été préparées. C’est dur pour toutes les mamans sans forcément s’en rendre compte.La femme peut être attristée par son corps post-grossesse qui ne sera plus jamais comme avant. Elle peut aussi perdre le sentiment d’être belle si elle se sent dévalorisée avec son gros ventre redevenu plus plat mais moins beau qu’avant, ses hanches plus larges, sa poitrine plus plate, ses vergetures, ses kilos pris et non perdus.

Devenir maman ce n’est pas facile et encore moins naturel. Même avec la meilleure volonté du monde. Avec le recul, je comprends bien que ces dernières années avec des enfants en bas âge ont marqué mon existence qui oscillait nuits blanches et bonheur intense. Et que si on y prend pas garde, on perd confiance en sa capacité à faire les bons choix pour les enfants. Il y a tellement d’informations véhiculées par le corps médical, les médias, les livres, les réseaux sociaux qui expliquent comment faire : « pour avoir beaucoup de lait », « pour faire manger des légumes à ses enfants », « pour faire dormir ses enfants », « pour les aider à lire plus facilement »…Je trouve ça super dans le sens où se renseigner pour apprendre nous permet de progresser. En revanche, j’ai parfois le sentiment que tant d’informations, parfois contradictoires nous noient, et qu’à côté du constat qu’être mère ça s’apprend tous les jours, la confiance en sa propre intuition de ce qui est bon pour soi se fane. Le risque de ce trop plein d’information, de cette abondance de principes (dont certains existent pour nous encourager à mettre la main au porte-monnaie), c’est qu’on ne prenne plus le temps de croire en ses idées, qu’on n’écoute pas son propre bon sens, sa petite voix intérieure qui devine ce qui est mieux pour soi et ses enfants parce qu’après tout nous les connaissons mieux que personne et ne devons jamais l’oublier.

Chère maman si j’écris cet article c’est pour que tu reprennes confiance en toi, en ton intuition, ton bon sens (ou instinct maternel qu’importe), ton intelligence pour t’écouter et écouter tes enfants pour que tu sois non pas la mère parfaite mais la mère la mieux adaptée à tes petits chéris. Et guidée par l’amour que tu leur portes, il y a peu de chances que tu commettes de graves erreurs d’éducation. Que tu sois soutenue par un homme qui t’aime et te soutienne ou que tu sois maman solo. Nos mères ont fait de nous ce que nous sommes avec beaucoup moins de savoir partagé sur internet et à la télé que nous, et pourtant nous n’en sommes pas traumatisées et avons toujours en nous, portées par un amour infini et une forte sensibilité, l’envie que nos enfants grandissent dans le bonheur avec nos propres valeurs.

Créons-nous notre propre expérience de mère qui agit spontanément en accord avec son coeur, son intuition et autorisons-nous à parfois faire des erreurs. Les erreurs, ce n’est pas catastrophique, ça permet de savoir ce qu’il ne faut plus reproduire et donc progresser. Ayons confiance en nous, en nos choix pour les enfants, notre radar le plus sûr c’est notre amour et la bienveillance ne peut  faire de mal à nos enfants.

Bref chère maman , acceptes-toi comme tu es, humaine et aimante. Pas parfaite. L’enfant le plus épanoui a une mère qui s’aime, se respecte, a confiance en ses choix et se protège de ce qui lui fait du mal (les critiques sur son mode éducation, sur sa vie de femme au foyer, sur sa vie de femme qui bosse trop, sur sa vie de maman solo etc etc).

Si tu veux cherches un livre qui te fera du bien et t’encouragera dans ta vie de mère solo ou pas solo, je te recommande de lire « l’éloge des mères ».

Tu peux avoir son détail en cliquant sur l’image.

Il est rédigé avec beaucoup de bienveillance par la pédiatre Edwige Antier qui défend la place vitale de la mère dans la société. C’est une femme très drôle qui a écrit une pièce humouristique jouée actuellement à paris avec pour titre: « la garde alternée » jouée entre autres par PPDA 😉

Aimes et rejoins-moi sur ma page facebook de plus de 19 000 femmes et mamans positives qui se soutiennent, partagent de l’humour,  de bons conseils et s’intéressent au développement personne. C’est ICI

Et pour recevoir tout nouvel article sur les sujets concernant la vie de parents avec ses hauts et ses bas, abonne-toi au blog. 

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

 

About the author

lanouvellemamansolo

Le site de référence pour les parents en recherche d'épanouissement personnel après une séparation ou un divorce... Pour en savoir un peu plus sur moi, RV sur ma page "A propos" ;)

24comments

Leave a comment: