Comment soutenir et aider efficacement son enfant après une séparation ou un divorce ?

Soyons honnêtes, une séparation ou un divorce n’est jamais une partie de plaisir. C’est un grand changement qui bouleverse aussi bien la vie des parents que celle de l’enfant. Et même si la séparation était la décision la plus pertinente à prendre, sentiments d’échec et culpabilité envers son enfant l’accompagnent très souvent.

A défaut de réussir son couple ou son mariage, on se promet de réussir sa séparation ou son divorce.

Et l’un des moyens d’y arriver est de veiller à combler les besoins fondamentaux de son enfant lors de cette rupture.

Je vous partage ici, par catégorie, les bonnes pratiques et mes meilleurs conseils pour soutenir au mieux votre enfant pendant cette période compliquée où de nouvelles règles de vie restent à définir.

Cet article est nourri de ma propre expérience de maman divorcée avec de jeunes enfants à l’époque de la rupture ainsi que celles de mes coaché(e)s.

Je tiens à préciser que cette liste sert à aider toute personne qui s’est séparée et qui ne sait pas par où commencer pour aider au mieux son enfant dans la séparation.

Dans la pratique, tous les parents ne l’appliquent pas car certains ex-couples restent en conflit perpétuel sans tenir compte de l’intérêt de l’enfant.

Et dans d’autres cas, l’un des parents souhaite que la séparation se passe bien, que le bien-être de l’enfant prime et que la qualité de la relation co-parentale soit préservée quand l’autre ne souhaite pas faire d’efforts pour y parvenir.

Si vous vous reconnaissez dans cette deuxième situation, je ne peux que vous encourager à faire de votre mieux même si ce n’est pas réciproque. Même avec un seul parent qui donne le meilleur de lui-même, un enfant peut réussir à s’adapter au changement avec succès et grandir dans de bonnes conditions.

En respectant les besoins les plus fondamentaux de votre enfant, vous gardez bonne conscience et surtout vous lui prouvez votre amour.

Car c’est ce dont votre enfant a le plus besoin, l’ :

1. Amour inconditionnel de ses parents

Lors d’une rupture entre ses parents, l’enfant peut croire qu’il est la cause de la séparation et qu’il a commis une faute. C’est pourquoi il est important de lui expliquer que cette croyance est complètement fausse. Vous pouvez lui donner les raisons de la séparation avec des mots simples et clairs en fonction de son âge et sa maturité et sans forcément entrer dans les détails.

L’enfant a vraiment besoin :

  • de se sentir aimé sans condition par ses deux parents
  • d’être soutenu sans condition par ses deux parents
  • de savoir que ses deux parents veillent à ses intérêts
  • de la présence et de la disponibilité de ses deux parents pour s’occuper de lui, jouer avec lui, l’écouter, le câliner et le réconforter

Je tiens à répéter que si l’un des deux parents est défaillant ou s’il est beaucoup moins présent et disponible, faites de votre mieux et avancez malgré tout.

Dans une relation de co-parentalité, il y a deux parents qui sont censés être engagés envers leur enfants et responsables. Malheureusement, ce n’est pas toujours vrai et il y a un travail d’acceptation de cette réalité désagréable. Heureusement, cela ne veut pas dire que votre enfant va en souffrir indéfiniment.

2. Maintien du lien avec ses parents

C’est important que l’enfant reste en lien avec ses deux parents. Il a :

  • le droit d’aimer ses 2 parents
  • le droit d’avoir des contact réguliers avec ses 2 parents
  • le droit de pouvoir téléphoner à l’autre parent ou de le voir physiquement,
  • le droit de parler avec lui en vidéo
  • le droit de lui envoyer des sms
  • le droit de lui écrire des lettres ou des cartes postales pour donner de ses nouvelles ou souhaiter un anniversaire
  • le droit de faire des dessins, des cadeaux à l’autre parent
  • le droit de garder une photo, un cadeau ou toute chose qui lui rappelle son autre parent. Par exemple, laissez votre enfant avoir une photo de son père dans sa chambre quand il est chez vous

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive mais vous avez compris que l’idée qui est de permettre entre l’enfant et chaque parent de maintenir un lien le plus régulier possible en fonction des circonstances, de son âge et de la distance entre son autre parent et lui.

Ce qui est malsain, c’est quand l’enfant doit se cacher ou mentir pour parler librement à l’autre parent.

Ce qui est aussi malsain, c’est de culpabiliser l’enfant d’aimer l’autre parent ou de vouloir passer du temps avec lui.

Quand mes enfants rejoignent leur père, je leur souhaite systématiquement de passer un bon moment ensemble (même si parfois j’aurais préféré qu’ils restent avec moi). Les enfants ont le droit d’être heureux avec l’autre parent !

Si l’enfant ne semble pas demandeur du maintien du lien avec l’autre parent, n’hésitez pas à l’y encourager malgré tout. Et surtout essayez de comprendre la motivation de cette ignorance envers l’autre parent. Est-ce de la colère liée au sentiment d’abandon ? Est-ce de la déception ? Lui reproche-t-il d’être à l’origine de la décision de la séparation ?

Evidemment il y a des exceptions à cette règle : quand l’autre parent présente un danger pour l’enfant ou qu’il a des intentions qui nuisent à son bon développement !

2. Collaboration et respect entre les parents

La qualité de la relation entre les co-parents est essentielle pour assurer le meilleur équilibre possible pour l’enfant.

Il est important que les parents communiquent entre eux de manière à veiller à l’intérêt de l’enfant c’est-à-dire :

  • s’organiser et se repartir les rendez-vous médicaux, les rendez-vous liés à sa vie en crèche ou à sa scolarité (rencontres parents-professeurs…)
  • veiller à sa santé, faire en sorte que les traitements médicaux soient respectés, veiller à son alimentation, à son sommeil
  • se mettre d’accord sur des règles éducatives communes (par exemple en garde alternée, le faire se coucher à la même heure om qu’il dorme, se mettre d’accord sur les règles d’usage du téléphone…)
  • se mettre d’accord sur les contributions financières de chaque parent pour assurer son quotidien, son éducations, ses activités scolaires et son avenir
  • ne pas se disputer devant l’enfant
  • se respecter mutuellement et ne pas dénigrer l’autre parent devant l’enfant
  • faciliter les transitions entre les foyers de chaque parent : par le choix d’un horaire pratique pour l’enfant, en limitant le nombre d’affaires à transporter, en tenant compte de la fréquence des transitions par rapport à l’âge de l’enfant par exemple

Cette liste n’est pas exhaustive car elle dépend de la situation familiale, personnelle, financière et géographique de chaque parent.

Ce qui cause le plus de torts à un enfant lors d’une séparation, ce n’est pas la séparation en elle-même mais c’est davantage les rapports conflictuels persistants entre les parents.

L’enfant a tout intérêt à ce que ses parents communiquent entre eux de manière respectueuse.

C’est aussi une belle manière de lui montrer par l’exemple l’importance du respect malgré les divergences de pensées et la fin de l’amour entre adultes.

3. Confiance, organisation et sécurité au quotidien

L’enfant a besoin de se sentir en confiance par rapport à l’avenir qui est devenu flou pour lui à cause de la séparation ou du divorce.

Il a besoin de sécurité. Il a besoin de savoir que la situation est sous contrôle des parents malgré la rupture.

Lui parler en le lui assurant est très utile.

Il a besoin d’être rassuré, de savoir clairement quels sont les impacts sur sa vie de cet évènement. Bien entendu, ce besoin dépend aussi de son âge. Un enfant ne se pose pas les mêmes questions qu’un adolescent. Et un bébé est trop petit pour poser des questions.

L’enfant a besoin d’avoir des routines et des habitudes. Cela le rassure.

Plus votre vie est organisée, mieux c’est : des horaires réguliers pour le réveil, le petit-déjeuner, le déjeuner, le dîner, le coucher, les sorties; des rituels.

Si l’autre parent habite loin, il est bon de communiquer à l’avance à votre enfant les dates futures de leurs rencontres.

S’il est trop petit pour avoir la notion du temps, n’hésitez pas à l’aider à compter les jours avec un calendrier sur lequel un repère visuel (par exemple une croix) permet de voir le temps qui passe.

Si votre enfant est heureux dans l’environnement où vous avez vécu en couple, il est pertinent d’essayer de limiter les changements.

Par exemple, s’il se sent bien dans le quartier et s’il a une nounou qu’il adore, le mieux serait de rester dans le quartier et de garder dans la mesure du possible la même nounou.

Personnellement, c’est ce que j’ai fais après ma rupture, je suis restée un moment dans le même quartier et j’ai gardé la même nounou pour que les enfants n’aient pas à subir de changements sur ces deux aspects positifs de leur quotidien.

4. Gestion anticipée de l’avenir

Se séparer, c’est recréer un tout nouvel équilibre. C’est tout un travail qui demande beaucoup.

Mieux vous aurez préparé la séparation, c’est à dire que vous savez :

  • si vous allez déménager et où
  • si l’enfant change d’école
  • quel mode de garde va être mis en place : classique, alternée, principale avec droits de visite
  • avec quel budget vous allez vivre, si vous allez recevoir une pension alimentaire ou en donner une
  • quel est le planning des vacances de l’enfant avec chaque parent
  • quel est le planning de Noël de l’enfant avec chaque parent
  • si vous allez reprendre un travail, passer à temps plein ou à temps partiel

mieux ce sera car vous serez plus serein(e), votre charge mentale sera réduite.

Et surtout, vous pourrez communiquer ces informations à votre enfant qui comprendra que la séparation est bien organisée. Cela le rassurera de savoir que malgré la séparation, la vie continue en étant préparée.

3. Liberté d’expression des émotions et liberté de parole

Après une séparation ou un divorce, il est crucial de laisser l’enfant :

  • S’exprimer librement et parler sans tabou de ses pensées, de ses ressentis, de ses peurs, de ses questionnements, de ses envies
  • faire sortir ses émotions : il a le droit d’exprimer sa colère, sa tristesse, son anxiété, son soulagement (hé, oui certains enfants sont soulagés de la séparation) ou tout autre sentiment

Ce n’est pas si facile d’accepter que l’enfant dise ce qu’il pense vraiment car il peut manquer de tact dans sa spontanéité. Je me souviens d’avoir dit à ma petite fille quand elle avait 5 ans que j’étais fatiguée car je gérais tout toute seule. Elle m’a balancé tout de go : « T’avais qu’à pas divorcer ! »

4. Liberté de pensée

L’enfant grandit et gagne en maturité. Il est bon que vous cultiviez son esprit critique, sa capacité à réfléchir par lui-même.

C’est donc important de le laisser se faire sa propre opinion sur chaque parent et sur les choix de vie de chacun. Il a le droit d’être d’accord avec vous comme il a le droit de ne pas être d’accord avec vous.

Certaines mères essaient de convaincre leur enfant qu’elles ont pris les meilleures décisions et que le père est défaillant/mauvais/fautif/toxique.

Certains pères essaient de convaincre leur enfant qu’ils ont pris les meilleures décisions et que la mère est défaillante/mauvais/fautive/toxique.

Ces comportements risquent d’influencer l’enfant dans sa perception de l’autre parent Cela est bien dommage car le mieux est qu’il se forge son propre avis.

Cela dit, je pense que quelles que soient les paroles dites par un parent à propos de l’autre parent, l’enfant se fera sa propre idée en grandissant, en vérifiant par lui-même ce qu’il entend, en comparant avec son entourage, en vivant ses propres expériences de vie, en devenant lui-même parent.

Ce qui compte pour l’enfant, c’est qu’il se comporte avec respect envers ses parents.

5. Insouciance et protection de l’enfance

Un enfant est innocent. Il a besoin d’insouciance.

Il a besoin de rester à sa place d’enfant.

Il est donc vital de :

  • L’exclure des conflits d’adultes
  • Ne pas lui faire jouer le rôle de messager entre les parents
  • Ne pas lui faire jouer le rôle d’espion qui raconte tout ce qui se passe chez l’autre parent
  • Ne pas dénigrer l’autre parent devant l’enfant (je l’ai déjà dit mais cette répétition est utile)
  • Ne pas considérer son enfant comme son confident, son ami ou son psychologue, ne pas lui parler de tous vos rendez-vous galants
  • Ne pas le stresser avec les soucis financiers
  • Ne pas lui donner des responsabilités inadaptées à son âge : par exemple, s’il a 8 ans, lui faire surveiller sa petite soeur de 4 ans en votre absence (même courte)

Bref ne parlez pas à votre enfant comme vous parleriez à un adulte. Ne le placez pas dans un rôle d’adulte.

6. Deuil du passé

Il n’y a ni séparation ni divorce sans période de deuil. Les parents tout comme l’enfant doivent faire plusieurs deuils : deuil de la famille traditionnelle, deuil d’un ancien mode de vie, deuil d’un avenir en commun.

L’enfant peut espérer (même très longtemps) que ses parents se remettent ensemble.

C’est pourquoi il fait faire preuve de patience et d’empathie et donc accepter que le deuil du passé prenne du temps.

7. Maintien des liens amicaux et familiaux

L’enfant a besoin de sources d’amour, de bienveillance, de joie et de gentillesse.

C’est encore mieux quand ce besoin est assuré par des personnes qu’il connaît depuis longtemps : comme la famille et les amis d’enfance.

Laissez-le donc entretenir des liens réguliers avec ses grands parents maternels et paternels, ses cousins, ses oncles et tantes, ses amis proches et toutes les personnes dont il appréciait la compagnie avant la rupture (j’avais cité l’exemple de la nounou, cela peut-être la baby-sitter aussi).

8. Epanouissement personnel

Je termine par ce dernier sujet même s’il est très loin d’être le moins important. Bien au contraire ! Les enfants sont nos propres éponges. Ils ressentent tout ce que nous ressentons. Ils absorbent nos émotions et nos ressentis sans filtre.

Et donc le mieux est qu’ils ressentent notre bien-être et nos émotions positives ainsi que notre optimisme face à l’avenir.

Autrement dit, si vous voulez que votre enfant soit heureux, soyez vous-même heureuse (ou heureux).

Un enfant est heureux quand son parent est heureux. Il n’a pas envie d’avoir un parent malheureux !

Veillez donc à votre propre épanouissement personnel, à votre reconstruction avec succès.

Ayez des occupations qui vous donnent le sourire. Trouvez ou entretenez d’autres sources de bonheur en dehors de votre enfant. Faites comprendre à votre enfant qu’il a le droit d’être heureux même quand vous n’êtes pas à ses côtés. Ne lui faites pas porter le poids égoïste d’être la seule et unique source de votre bonheur !

Transformez votre séparation ou votre divorce en une belle renaissance.

C’est tout le bonheur que je vous souhaite car vous le méritez. Et si vous avez besoin d’un accompagnement personnalisé pour surmonter plus vite votre séparation, réussir votre nouvelle vie ou avoir une relation saine entre co-parents, je vous invite avec joie à me réserver une première séance de coaching .

About the author

lanouvellemamansolo

Le site de référence pour les parents en recherche d'épanouissement personnel après une séparation ou un divorce... Pour en savoir un peu plus sur moi, RV sur ma page "A propos" ;)

Leave a comment: