Comment faire face aux attaques de l’autre parent ?
C’est une question qui revient de plus en plus souvent auprès de mes coachés et c’est douloureux à vivre pour le parent victime de cette calomnie.
Comme la grande majorité de mes coachés sont des femmes, je m’adresse au sexe féminin dans cet article. Cependant, je coache aussi des hommes (et je suis heureuse de le faire). Si vous êtes un homme et que vous lisez cet article, j’espère aussi qu’il vous aidera face à une ex-femme de mauvaise foi qui vous dénigre en permanence.
J’ai déjà abordé ce sujet dans un précédent article mais j’ai envie de réactualiser mon point de vue par rapport aux expériences de mes récents coachés mais aussi avec le recul que j’ai, après presque 10 ans de séparation.
Ce sujet me paraît très important à aborder car il est impactant sur votre bien-être et sur celui de votre enfant. D’autre part, votre ex, comme pour certaines de mes coachées, peut se servir de son dénigrement pour vous détruire ou à minima pour vous manipuler et pour obtenir de vous ce qui l’arrange.
En effet, il n’est pas rare que l’ex (femme ou homme je précise) menace son co-parent de dire du mal de lui s’il ne cède pas à sa demande. C’est une forme de chantage malsain qui empêche le parent victime d’user de son libre arbitre et de se reconstruire sereinement après une séparation.
Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question du dénigrement systématique et il n’y a pas de recette miracle pour résoudre ce problème. Néanmoins, il y a des informations à connaître, des paroles à partager et des comportements à adopter pour que votre enfant vive mieux la séparation et surtout pour que votre relation avec lui ne soit pas abîmée par l’autre parent.
Je vous invite donc à lire et prendre conscience de la suite :
- Il n’est pas étonnant que votre ex désapprouve vos paroles, vos actions ou votre mode de vie car si vous êtes séparés, c’est en raison de désaccords profonds et inacceptables. Sous le coup d’une émotion forte comme la colère, votre ex peut dire du mal de vous à votre enfant sans s’en rendre compte ou juste sur le moment sans volonté préméditée de vous nuire. C’est quand les attaques sont répétitives et constantes qu’il y a lieu de s’inquiéter. Il y a des critiques compréhensibles (ce qui ne veut pas dire acceptables) parce que vous n’avez pas la même vision des choses (par exemple sur l’éducation). Ces critiques risquent donc de persister dans le temps. Néanmoins il n’y a pas lieu de s’affoler si la critique est le reflet d’une réelle pensée de votre ex mais qu’en parallèle, il dit du bien de vous à votre enfant sur d’autres aspects. C’est différent quand la critique négative est répétitive et qu’elle vise volontairement à détruire votre image aux yeux de l’enfant
- Un ex qui dit du mal de vous au début de votre séparation ne va pas forcément le faire dans le temps. Il peut agir sous l’influence d’une émotion qu’il ne contrôle pas. Il peut ressentir de la rancœur, l’envie de se venger, l’envie de blesser car il souffre. Son comportement de dénigrement est donc peut-être temporaire. Avec le temps, il va accepter la rupture et prendre en compte l’intérêt de l’enfant en arrêtant toute calomnie ou mensonge à votre égard
- Il est possible que quoique vous fassiez votre ex n’arrête jamais de casser votre image auprès de votre enfant. Et cela même si on lui dit que ce n’est pas rendre service à son enfant que dire du mal de l’autre parent. Si après plusieurs mois de séparation et malgré toutes vos tentatives pour que votre ex cesse de parler mal de vous, il continue, vous allez devoir développer des stratégies pour limiter son pouvoir de nuisance
- Votre ex peut ressentir l’envie permanent de vous rabaisser car c’est le seul moyen qu’il trouve pour se valoriser et pour se juger supérieur à vous
- Le premier réflexe quand un ex dit du mal de soi à son enfant est de se justifier et de vouloir rétablir la vérité. Vous avez raison de le faire mais faites-le avec diplomatie et en tenant compte de l’âge de votre enfant. Si comme Caroline, votre ex prétend que vous n’êtes qu’une profiteuse paresseuse qui ne travaille pas et qui profite de sa pension alimentaire pour vivre comme une princesse, adaptez votre justification à la maturité de votre enfant. Expliquez-lui avec des mots simples pourquoi vous ne travaillez pas et qu’il est normal que votre ex doive contribuer aux dépenses quotidiennes liées à son enfant.
- Au bout d’un certain temps, si vous réalisez que vos explications ne convainquent pas votre enfant, il est inutile d’insister et de perdre votre énergie à vous justifier. Cela risque de vous épuiser et d’ennuyer voire éloigner votre enfant
- Restez en accord avec vos valeurs, vos convictions et vos choix de vie si vous êtes convaincue que c’est ce qu’il y a de mieux pour vous et pour votre enfant. Ne changez pas votre façon de penser ou de faire en espérant que l’autre parent change de comportement à votre égard. Par exemple, si l’autre parent vous traite de mauvaise mère parce que vous travaillez alors que vous trouvez cela essentiel pour votre reconstruction et pour votre indépendance, restez droite dans vos bottes et restez dans la même situation. Les critiques ne doivent pas être un moyen de vous manipuler et vous priver de votre liberté de choix et d’action
- Si vous constatez que votre enfant prend le parti de votre ex et que vous ne pouvez pas le raisonner, soyez patiente. Dites-vous qu’il est possible qu’en devenant adulte, son regard sur vous change totalement et en votre faveur. Parce qu’il aura gagné en maturité et en sagesse, il est possible qu’il comprenne vos choix, vos difficultés et surtout qu’il réalise que vous l’avez toujours aimé et que tout ce que vous avez fait, c’était pour son bien. En écrivant cela, je pense à Elodie, une de mes coachées dont les filles ont toujours entendu leur père (absent dans leur quotidien) la traiter de mauvaise mère. A l’adolescence, elles ont réalisé la difficulté d’être une mère célibataire avec en garde à plein temps trois enfants. Et surtout elles ont compris que leur mère a toujours fait de son mieux pour elles.
- « Les chiens aboient, la caravane passe ». Ne donnez pas trop de poids aux paroles négatives de votre ex en en reparlant chez vous, avec vos proches ou en essayant de le raisonner. Votre énergie est précieuse, elle doit être mise à profit pour vous reconstruire et pour vivre une relation de qualité avec votre enfant. Ne perdez pas votre temps à essayer de le changer ! Votre ex prétend que vous êtes une mauvaise personne ? Laissez-le parler et agissez en accord avec vous-même. C’est ce que vous faites avec votre enfant qui compte. Multipliez les moments de bonheur avec votre enfant. C’est ce qu’il retiendra de vous à l’âge adulte. Soyez là pour aider votre enfant quand il est malade, quand il a besoin de soutien scolaire, quand il se sent triste, quand il faut le véhiculer à son cours de basket…soyez présente pour votre enfant et dites-lui que vous l’aimerez toujours, que vous serez toujours là pour lui…Tout ce que vous faites compte pour votre enfant. Les actes comptent davantage que les paroles.
- Développez-votre confiance en vous et en vos choix. Assumez-vos décisions et appliquez-les. Pour un enfant, un adulte sûr de lui est beaucoup plus rassurant. Il lui apporte le sentiment de sécurité dont il a besoin. Et un adulte sûr de lui est beaucoup plus convaincant quand il parle. Autrement dit, en développant votre confiance en vous, vos paroles seront plus crédibles pour votre enfant.
- Si votre ex profère des mensonges en permanence à votre égard et que vous n’y pouvez rien, gardez espoir sur le fait qu’un jour la vérité sera rétablie parce qu’un enfant qui devient adolescent puis adulte est moins manipulable ou parce qu’il prend doucement conscience de certaines réalités à travers ses expériences de vie et à travers ses autres échanges sociaux qu’ils soient familiaux, amicaux ou professionnels
- Ne répondez pas au dénigrement permanent par la même attitude. J’entends par là que si vous êtes traitée de mauvaise mère, il est inutile de surenchérir en traitant votre ex de mauvais père. Cela ne causera que plus de mal à votre enfant surtout s’il relaie vos messages. Et cela n’est pas constructif. Au contraire, cela risque de mener à une surenchère dans le dénigrement entre les deux parents. Cela dégrade la relation parentale et fatigue émotionnellement de manière inutile. Votre énergie est précieuse, utilisez-là pour les bonnes raisons.
- Comprenez qu’à la base, un enfant n’a pas envie de prendre parti entre ses deux parents. Il est le produit de ses deux parents. Fondamentalement, il n’a pas envie de choisir entre son père et sa mère. Mettez-vous à sa place. Auriez-vous apprécié d’avoir à choisir entre votre père et votre mère ?
- Comme un enfant cherche la paix et veut se protéger, il y a des chances qu’il cloisonne entre les moments où il est avec son père et les moments où il est avec sa mère. Cela signifie qu’il s’adapte dans l’environnement dans lequel il est et qu’il change d’attitude quand il est avec l’autre parent. Son but est de s’intégrer à son environnement du moment. Par exemple, chez son père, il va utiliser son vocabulaire et suivre ses habitudes. Il peut ne rien dire quand son père critique ouvertement sa mère voire même il peut acquiescer aux dires de son père. Et chez sa mère, il fera pareil. Si la mère dit du mal de son père, il est capable de faire pareil ou de lui dire qu’elle a raison.
- Il n’est pas bon qu’un enfant soit influencé et manipulé par un parent. Il est important qu’il développe sa propre capacité à réfléchir et à se faire son propre avis. Il est aussi important qu’il apprenne à mieux se connaître et à faire ses propres choix. Votre éducation et vos actions doivent donc contribuer à ce bon développement. Et c’est possible malgré tout le mal que votre ex peut dire de vous. En aidant votre enfant à devenir un adulte mature, responsable et indépendant, vous vous assurez d’avoir un lien solide avec votre enfant.
- Aider un enfant à mieux se connaître, à développer sa propre personnalité et ses propres opinions, c’est l’encourager à exprimer ses émotions sans jugement. C’est aussi l’encourager à partager ses idées, ses avis et ne pas le culpabiliser quand il ne pense pas comme vous. C’est aussi lui donner confiance en lui et l’encourager dans ses apprentissages et ses projets.
- Malgré toute votre bonne volonté et vos actions, il est possible que votre enfant prenne le parti de votre ex. C’est très dur à accepter. Et c’est encore plus insupportable si votre enfant vous rejette. Dans ce cas, il est vital que vous l’assuriez de votre amour inconditionnel en lui disant que même si son rejet vous blesse profondément, vous respectez son choix et vous gardez la porte ouverte s’il veut revenir vers vous. La vie est pleine de surprises et votre enfant peut regretter de vous quitter ou vivre des évènements qui remettent en question ses choix.
- Même si vous êtes sans cesse dévalorisée par votre ex, restez persévérante dans vos efforts pour vous reconstruire et pour créer un nouvel équilibre en étant une famille monoparentale. Vous méritez le bonheur et votre enfant mérite de profiter de votre bonheur.
- Je le dis si souvent mais entourez-vous de personnes bienveillantes et aimantes qui vous donnent raison et qui vous renvoient une image positive de vous-même. Cela vous donnera de la force pour supporter une situation difficile et cela nourrira votre besoin d’amour et de soutien. D’autre part, un enfant qui vous voit entouré de belles personnes qui vous respectent et qui vous aiment, aura plus de mal à adhérer aux médisances de votre ex.
- J’ai coutume de dire qu’il ne faut pas rendre la pareille à son ex s’il vous dénigre. Et j’ai aussi souvent dit qu’il vaut veiller à ne pas ternir l’image du père (ou de la mère) aux yeux de son enfant. Avec l’expérience, je pense que cette règle est à adapter au cas par cas car il ne faut pas non plus tomber dans les non-dits et les sujets tabous destructeurs. Il y a des vérités qui méritent d’être connues par l’enfant pour le protéger de la répétion. Il y a des choses qu’il doit savoir de son père et de sa mère pour mieux comprendre son histoire de famille et pour ne pas reproduire à son insu un problème, une addiction ou un comportement destructeur. En théorie et dans la majorité des cas, je pense donc qu’il ne fait pas écorner l’image de l’autre parent. Néanmoins, il y a des situations où votre enfant doit savoir certaines vérités concernant son parent. Bien évidemment il faut prendre en compte la maturité et l’âge de l’enfant quand on veut lui annoncer quelqu’un chose concernant l’un de ses parents. L’annonce doit, avant tout, servir son intérêt. Si ce n’est pas le cas, l’annonce est inutile.
- Je pense aussi que si vous souffrez durablement d’une situation où la relation avec l’autre parent est dégradée parce qu’il dit beaucoup de mal de vous, il est bon que vous soyez écoutée et accompagnée par un ou une professionnelle de la séparation et du divorce qui saura vous conseiller plus efficacement. Subir des dénigrements permanents devant son enfant et/ou derrière son dos peut être difficile à vivre et peut vous priver de toutes les ressources qui font de vous un meilleur parent. Le ou la professionnelle a un regard neutre, plus expérimenté et surtout moins chargé d’émotions et d’enjeux. Il saura vous guider dans la meilleure stratégie d’actions pour sortir de cette situation compliquée.
Si vous ne supportez plus les dénigrements et les dévalorisations de votre ex, n’hésitez pas à me solliciter pour que je vous aide à améliorer votre relation avec votre enfant et à être moins sensible aux attaques de votre ex. Je vous ferais profiter à la fois de mon expérience personnelle de maman divorcée mais aussi de coach de parents séparés et divorcés pour rebondir face aux difficultés relationnelles.