Bonjour Karine,
Commençons d’abord par faire le tri entre les choses sur lesquelles vous avez prise ou pas.
Votre ex-conjoint vous trompait, vous a quittée et vit aujourd’hui avec cette femme. De plus, il s’est montré malhonnête et bien peu courageux dans cette histoire.
Ces quatre éléments sont actés et vous ne pouvez aujourd’hui rien y changer. Mais bien entendu, « actés » ne veut pas dire « digérés ». Et la façon dont ils sont survenus dans votre vie (à distance pour l’annonce de la séparation, indirectement pour la découverte de la liaison…) justifie l’état de choc dans lequel vous êtes encore 4 mois après.
Le problème, c’est que ces éléments hors de votre portée sont les plus violents, désagréables et douloureux. Vous dites avoir « du mal à vous reconstruire », mais comment voulez-vous y parvenir dans ces conditions ?
Sur quoi pouvez-vous donc agir concrètement ? Trois choses essentielles pour l’instant.
1. Clarifier noir sur blanc et par écrit les conditions de garde de Paul (vous ne précisez pas à quelle fréquence il ira chez son père), même si elles doivent changer par la suite. Vous ne précisez pas non plus votre situation maritale, mais sachez que pour l’enfant, cela ne change rien : reconnu par ses deux parents, il sera traité comme un enfant né dans le mariage.
Ce qui veut dire qu’une convention écrite doit préciser son lieu de résidence, son mode de garde, le montant de la pension alimentaire, etc. Dans votre cas et surtout vu l’attitude de votre ex-conjoint, le mieux est de saisir tout de suite le JAF (Juge aux Affaires Familiales) du TGI (Tribunal de Grande Instance) de votre domicile.
2. Vous avez besoin d’être écoutée, accompagnée et soutenue. Pour mieux comprendre, « digérer » et parvenir à prendre du recul. Interrompre le tourbillon émotionnel et entamer votre guérison.
Le JAF conseillera une médiation familiale s’il constate que la situation est trop conflictuelle, mais prenez sans attendre votre propre bien-être psychologique en charge. Déposer vos fardeaux auprès d’un professionnel neutre et formé pour cela. Une ou deux séances vous aideront déjà à y voir beaucoup plus clair concernant votre champ d’action et les différentes décisions à prendre.
3. Soyez sincère avec Paul. Il est très jeune et capte comme une éponge toutes les émotions qui circulent, sans compter les siennes qui s’y mélangent. Votre rôle est donc de l’aider à mettre des mots dessus. Mais des mots vrais. Vous avez le droit d’être triste, en colère ou d’avoir peur. Lui aussi. La sincérité, même désagréable à dire ou à entendre, sera le meilleur remède pour tous les deux.
Deux règles d’or dans votre communication avec lui :
– le rassurer sur le fait qu’il n’y est pour rien si papa et maman sont séparés, que si son père et vous ne vous aimez plus, lui, vous l’aimerez toujours.
– ne JAMAIS BLAMER SON PERE DEVANT LUI car, symboliquement, c’est une moitié de Paul que vous attaqueriez en même temps.
Enfin, concernant la famille à laquelle Paul devra s’adapter, voilà d’autres dossiers délicats qui gagneront à être abordés avec une aide et un regard extérieur : les enfants de cette femme n’ont rien demandé non plus, la différence d’âge avec le garçon est importante et il va devoir partager son espace, rien ne dit que leur vie commune sera définitive, etc.
Vous avez bien fait de nous écrire. Cela vous a certainement soulagée et aidée à y voir un peu plus clair. Vous avez repris les rennes toute seule après avoir beaucoup subi. Continuez sur cette voie en vous respectant et prenant soin de vous.