« J’ai encore un nième témoignage de parents dont la vie a changé depuis qu’ils ont découvert l’éducation positive, la communication non violente, les méthodes Montessori, etc… »
Gnagna….bon ok je suis jalouse…..
Non ! Je suis blasée ! Puis de toute façon cette maman qui témoignait n’était pas maman solo. Alors je me dis que c’est forcément plus facile….non ?
Moi par exemple, je suis maman de deux garçons de 3 et 6 ans, divorcée de leur papa depuis la naissance du deuxième… et j’ai 30 ans !
Tout mon entourage me dit que je suis forte, une battante, courageuse, une super maman ! Haha…..ahah….
Non seulement je n’ai pas le choix, mais savent -ils ce que ca me coûte ?! Bien sûr je suis flattée d’entendre ce genre de compliments….même que je le pense aussi un peu….
Mais est-ce ce que je suis vraiment pour mes enfants ? Je pratique la communication non violente depuis un an avec les enfants. J’en vois les fruits….ils savent très bien formuler leur sentiment…même leurs exigences en mettant un sentiment dessus. Parfois, mon plus grand, dans un souci d’appliquer mes conseils, sait très bien dire à son frère que ce qu’il vient de faire l’énerve, le rend triste et qu’il souhaite qu’il arrête ou le laisse tranquille…tout ca en le frappant avec la télécommande.
Y’a encore du boulot ! Mon petit, quant à lui, part en pleurs dès que je le refuse quelque chose. Il paraît qu’il faut leur apprendre la frustration. Alors je lui explique que je comprends qu’il soit déçu ou énervé ; je lui explique les raisons de mon refus…..enfin ca, c’est quand j’ai la patience suffisante, quand je suis suffisamment disponible physiquement et mentalement pour prendre le temps d’accueillir ses pleurs, sa colère, entre les jets d’objets et les cris qui surplombent ma voix.
Du coup, on m’a donné le conseil de passer plus de temps avec eux…c’est vrai après tout, ils ont besoin de tous les câlins nécessaires avec maman. Alors, ca aussi j’ai essayé en rentrant à 18h avec eux….jeux, calins, blagues, bains, cuisine ensemble, et tout le tralala parmis tous les bonheurs qu’on peut vivre ensemble. Puis une fois qu’ils étaient couchés, j’ai fais la vaisselle, re cuisiner pour le lendemain midi, plier et ranger le linge, étendu celui de la machine, fais ma douche, fais semblant de ranger un peu le salon,….et avec tout ca et bien je me suis couchée à minuit… Le lendemain j’étais crevée, j’ai eu une journée pourrie et le soir…bah j’ai pas eu la patience de jouer…j’avais en tête tout ce que je devais faire avant de me coucher….
Je n’étais pas mentalement disponible. Je parle surtout des mauvais jours, car c’est ce qui me rend le plus triste, ce qui me fait le plus culpabiliser quand je lis ces différents témoignages de « réussite éducative » Ahhhh la culpabilité !
Quand je hurle et que je suis impatience : je culpabilise Quand je suis patiente et que l’on passe des supers moments : je culpabilise de ne pas savoir le faire constamment. Alors du coup j’ai appris le lâcher prise : tout ne peut pas être parfait ! Bien évidement, ce sont mes enfants que j’ai privilégié. Alors chez moi c’est le bordel ! Vous y trouverez de la poussière derrière les portes, je cumule un peu de vaisselle avant de la faire, et parfois même, je ne cuisine pas et on se fait un pique-nique devant la TV. Même qu’on se marre bien à ne pas être parfaitement parfait. Je me régale de leurs sourires, leurs éclats de rire, de leur « je t’aime maman » et de leur progrès en CNV, qui sont tout de même bels et bien là !
Entre tout ça , j’essaie de faire parler ma feminité, et mon moi en tant que femme et pas seulement en tant que maman. Il paraît que c’est important. Ca non plus ce n’est pas gagné. Les weekends où les titous sont avec papa…mes amies ne sont pas toujours dispos pour une virée. Alors je ne sors pas vraiment. Parfois je m’obstine sur des mecs que je n’intéresse pas du tout. Il paraît que c’est psychologique : c’est en quelque sorte une suicide amoureux que de convoiter quelqu’un avec qui c’est impossible ou vouer à l’échec.
Je devrais peut etre commencer une psychanalyse ? Et puis faut dire, que de nos jours, la mère célibataire est, dans l’imaginaire collectif : la sportive en taille 36, qui mange healthy et qui a une carrière brillante !
Pour au moins trois des critères, faudra y revenir ! Là aussi j’ai un certain lâcher prise ! A bon entendeur… »
Encore merci Audrey pour ce texte qui déculpabilise à fond les parents, quels que soit nos principes éducatifs, que l’on soit pro ou pas discipline positive, l’important est de garder en tête qu’on a jamais appris à éduquer et que l’éducation qu’on a reçue, on a pas forcément envie de la reproduire alors on tâtonne pour faire de notre mieux et on ne sera jamais parfait.es !!!!
Si toi aussi tu es maman ou papa et que tu as envie de t’exprimer sur un sujet qui te touche, t’inspire ou te questionne, envoie-moi ton témoignage sur lanouvellemamansolo @ gmail . com